L'Université
d'Es Senia a été, complètement, paralysée, hier, et
ses accès fermés par un mouvement de protestation, lancé par les étudiants du
département de traduction, sur appel de l'Union générale des Etudiants
algériens (UGEA). Il faut dire que le coup de force de l'organisation estudiantine
était prévisible ,depuis un certain temps déjà, à
cause des conditions pédagogiques «lamentables » dont souffrent, à la fois, les
étudiants et le personnel enseignant et administratif dudit département. Une
situation dont souffre en réalité d'autres départements, tels que le
département de Philosophie ou encore le bloc administratif du décanat qui sont
situés dans une zone inondée par les eaux de pluie, depuis plus d'un mois. Face
à la levée de bouclier de l'UGEA, le recteur de l'Université Oran 1, a reçu
hier, les représentants des étudiants pour une réunion, au cours de laquelle,
les revendications estudiantines ont été exposées et débattues, en vue de
dégager des solutions à même rétablir les conditions nécessaires à un
enseignement normalisé.
Parmi
les mesure phares adoptées hier, «dépêcher, dès aujourd'hui, une commission
d'experts du CTC» pour dresser un état des lieux des locaux pédagogiques et
administratifs qui, à défaut d'entretien depuis plusieurs années, sont menacés
d'effondrement, mais surtout donner un avis sur le problème d'inondation qui
entrave, depuis plusieurs semaines, toute activité pédagogique, dans la zone
touchée, transformée en un véritable lac « artificiel » qui cerne trois blocs
pédagogiques. L'accès à ces blocs est quasiment impossible, en dépit des
passerelles installées. Le département de traduction, ainsi que celui de
Philosophie, sont tout aussi sinistrés. Si les causes de cette inondation
pénalisante, aussi bien pour les employés administratifs, les enseignants que
les étudiants, sont bien connues et comprises par tout le monde, la passivité
des responsables l'est beaucoup moins. A noter à ce propos, que le département
de Philosophie relève de l'Université Oran 2, alors que l'Institut de
traduction, lui, relève de l'Université Oran. Les deux rectorats sont, de ce
fait, tout deux responsables pour garantir à leurs étudiants et employés, des
conditions d'étude et de travail décentes et sécurisées. Mais jusqu'à l'heure
actuelle, aucune action significative, ni décision n'ont été prises par les
administrations précitées, soit pour drainer ces flots soit pour transférer les
étudiants touchés vers d'autres sites plus sécurisés. Il faut dire que le site,
tout entier, de ce qui était appelé dans le temps « la Fac d'Es-Senia » est quasiment en ruine. La restructuration de
l'Université d'Oran en deux entités distinctes : Université Oran1 et Oran 2 a
donné naissance à une situation d'anarchie que d'aucuns qualifient de
surréalistes. L'Université Oran 2, à Belgaïd, par
exemple n'est pas achevé à 100%, et de ce fait, les étudiants, relevant de sa
faculté des Langues étrangères sont dispatchés, entre plusieurs sites : Belgaïd, Es-Senia et Maraval. Le
transfert des étudiants d'Anglais et de Philosophie vers le site de Belgaïd permettra de récupérer des espaces et lancer,
enfin, des opérations de réhabilitation des locaux les plus dégradés à Es Senia.