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Trois abattoirs régionaux en projet: L'Etat veut une viande entre 550 et 700 DA le kg

par Moncef Wafi

  La régulation des prix des viandes rouges, actuellement en phase ascendante, reste assujettie à la restructuration des installations de la filière ovine, a déclaré le P-dg du complexe des industries alimentaires et de la logistique, Djahid Sfisef, au micro de la Chaine 1 de la radio algérienne. Si l'Algérie produit 27 millions de têtes de moutons dont la moitié est dédiée au renouvellement des cheptels, la cherté de la viande (1200 DA le kilo) est due à l'absence de structures en aval de l'élevage, particulièrement les abattoirs qui sont censés structurer les professionnels du secteur. Ce vide a privilégié l'émergence d'une faune d'intermédiaires provoquant directement une inflation dans les prix. Djahid Sfisef a reconnu que sans ce parasitage dans le circuit, le kilogramme de viande rouge devrait osciller entre 550 et 700 DA. Théoriquement s'entend.

Le projet de trois abattoirs régionaux à Hassi Bahbah (wilaya de Djelfa), Aïn Mlila et El-Bayadh devra contribuer à la hausse de la production nationale à hauteur de 10 à 15%, dira l'invité de la radio algérienne en précisant que ce projet avait été entériné en 2010 par le conseil de participation de l'Etat. De l'avis de tous, la viande rouge en Algérie est l'une des plus chères au monde, impactée par différentes raisons exogènes dont la profusion des intermédiaires entre l'éleveur et le consommateur, l'abattage clandestin et le trafic du cheptel le long des frontières. Par ailleurs, il a indiqué que l'Algérie produit annuellement 550.000 tonnes de viandes alors que la viande bovine constitue la plus grande proportion d'importation du pays contrairement à la viande ovine qui ne dépasse pas les 2%.

Concernant le chapitre bovin, il dira que l'Algérie possède 2 millions de têtes mais qu'elle importe encore en soulignant que les vaches d'élevage nécessitent une plus grande surface pour la production de l'alimentation. Il expliquera, en outre, que l'Algérie a besoin d'investisseurs dans le domaine de l'engraissement intensif.

Quant à la filière des viandes blanches, qui a connu dernièrement une baisse des prix mais aussi une augmentation dans les prix des œufs, en parallèle, il a confirmé que ce vecteur répond aux besoins du marché national en présence d'un certain nombre de pressions sur les mécanismes de production. Il ajoutera que pour arriver à un marché équilibré, il est impératif d'atteindre une production de 4,5 millions d'une part et structurer les installations pour ajuster la production excédentaire.

A propos des mécanismes de conservation, de stockage et d'abattage, suivant les normes de l'Organisation internationale pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, Djahid Sfisef a souligné que l'Algérie doit atteindre 8 millions de m3 pour prétendre à sa sécurité alimentaire alors qu'elle ne dispose actuellement que de 4,5 millions de m3, ajoutant qu'au complexe des industries alimentaires et de la logistique et le composé, le but est d'atteindre le million de m3 en parallèle d'un nouveau programme concernant 650.000 m3 et environ une cinquantaine de bases logistiques sur le territoire national.