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Ces «partillons» qui ne veulent pas mourir
par Kharroubi Habib
L'article
94 de la loi organique relative au régime électoral a édicté des conditions à
remplir par les partis pour pouvoir participer aux élections, à commencer par
celle des législatives du 4 mai prochain, qu'une infime minorité d'entre eux
sera en mesure de satisfaire. Le 29 janvier, les probables recalés ont appelé
en commun à l'abrogation de ces conditions qu'ils savent scellant leur mort
politique. N'ayant pas eu de réponse officielle à leur appel, ils ont récidivé
ce samedi écoulé en interpellant directement le chef de l'Etat.
Constitutionnellement, le président de la République ne peut prendre
l'initiative que ces partis lui ont suggérée. Le fait que ces formations
politiques lui ont, malgré cela, adressé l'appel commun en question est
révélateur du peu de considération qu'ils accordent à la loi en vigueur dont
ils ont pourtant approuvé et soutenu le processus qui en est à l'origine. Même
si Bouteflika était investi du pouvoir de satisfaire leur requête, il s'en
serait tout de même abstenu car ayant été probablement l'inspirateur des
conditions édictées par l'article 94 de la loi organique relative au régime
électoral. Il n'a pu échapper à ces partis que Bouteflika n'a pas fait mystère
de son ambition de provoquer une recomposition du paysage politico-partisan,
mettant fin à l'existence de semblants de partis se réduisant en réalité à des
sigles servant de fonds de commerce à des coteries le plus souvent familiales.
Cet
objectif visé par le pouvoir n'a pas soulevé contre lui une franche réprobation
au sein de l'opinion publique, depuis longtemps écoeurée
par l'opportunisme et le parasitisme que ces partis ont étalés sans pudeur dans
leur pratique de la politique. Leur disparition inéluctable ne sera ni
préjudiciable pour le multipartisme et la démocratie ni à considérer comme
amorçant le retour au parti et à la pensée uniques. Les citoyens lambda ne
verseront pas de larmes à leur mort programmée. Ceci étant, la recomposition du
paysage politique dont Bouteflika se veut l'architecte ne soulèverait aucune contestation
si elle émanerait d'élections transparentes régulières et démocratiques. Des
scrutins de la sorte sanctionneraient inéluctablement cette nuée de «partillons» qui ont squatté la scène politico-partisane et
que Bouteflika a décidé d'évacuer. Cette condition réellement observée, il
n'aurait pas été besoin pour les autorités politiques d'opérer le tri de la
participation aux élections législatives du 4 mai prochain par l'application
rigide de l'article 94 et de prendre les élections de 2012 comme référence. Ces
élections ont été, de l'aveu même de chefs de partis appartenant à la mouvance
présidentielle, entachées d'une fraude qui a perverti le suffrage universel.
Leurs résultats ne peuvent en conséquence servir à déterminer qui peut ou non
participer aux législatives du 4 mai. Quelque part, les «partillons»
pétitionnaires pour l'abrogation de l'obligation des 4% de voix mises à leur
participation à ces élections ont là un argument qui n'est pas dénué de
pertinence mais qui ne sera d'aucun effet sur leur mise à mort programmée et
nullement regrettée par les citoyens.
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