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Constantine - Mercuriale: Les prix en hausse

par A. Mallem

Le rush attendu sur les marchés de fruits et légumes de la ville de Constantine ne s'est pas produit. Pourtant, les intempéries sont là avec leur cortège de froid et de difficultés de déplacement pour assurer un approvisionnement régulier des marchés publics en denrées de première nécessité. Mais, contrairement aux prévisions pessimistes, voire alarmistes, qu'on n'a cessé d'entendre avant l'arrivée des tempêtes de neige qui sévissent actuellement sur la région Est, la situation est des plus normale dans les marchés populaires de la ville. La visite que nous avons effectuée, hier, dans les deux principaux marchés populaires de la ville, le marché Boumezzou et le marché des Frères Bettou (ex-Ferrando), nous a permis de constater cette évidence. «Ce ne sont pas les produits qui manquent, mais les clients !», nous a apostrophés d'entrée un vieux marchand de légumes du marché Boumezzou.

Comment expliquer ce paradoxe ? «Il n'y a rien à expliquer, à part la cherté des produits, a rétorqué notre marchand. Si l'on voit que la pomme de terre est montée à 70 dinars le kilo et que le prix de la tomate et des courgettes qui a vite franchi le cap de 160 dinars ces derniers jours, on comprend les clients», a-t-il expliqué. Et de découvrir que le kilo d'haricots verts frôle les 300 dinars puisqu'il est cédé pour 280 dinars le kilo. «Et si la neige continuera encore à tomber, tout va augmenter», pense notre interlocuteur. Au second marché, celui des Frères Bettou, prisé par une certaine classe de citoyens, ce sont pratiquement les mêmes tarifs. Mais là on ne trouve personne pour se plaindre de la cherté des produits. «Tant qu'il y a des clients qui achètent tout, on ne peut pas dire que les produits sont chers», nous a lancé un marchand de légumes.

A propos de la tomate et de la pomme de terre, il pense que la montée des prix est provoquée tout simplement par la loi de l'offre et de la demande. «C'est aujourd'hui la wilaya d'El-Oued qui approvisionne l'Algérie et sa livraison de tomate a été raflée par les wilayate du Centre. Il faut attendre la prochaine livraison pour espérer voir le prix de ce produit décliner», a-t-il considéré. Pour les autres produits de saison, les prix restent relativement abordables. Il en est ainsi du chou-fleur à 85 dinars, de l'oignon à 60, etc. Seule la salade à fait un bond en avant et s'alignant à 150 dinars le kilo. Mais ici l'explication est toute faite: elle est rare et ce manque est motivé par les intempéries qui empêchent les producteurs et les ouvriers saisonniers de procéder à l'arrachage dans les jardins et les champs.

Mais dans cette atmosphère de hausse, le poulet vient d'emprunter le chemin inverse en s'affichant à 210 dinars le kilo au marché Boumezzou et 240 au marché des Frères Bettou. Au rayon des poissons, cela chauffe aussi, puisque le kilo de sardine est monté à 600 dinars, celui du pageot à 1.000 et celui de la dorade à 1.100. Mais là aussi, l'explication saute aux yeux: les intempéries et l'état d'une mer houleuse qui empêchent les pêcheurs de s'aventurer dans les vagues avec leurs petits bateaux ou leurs barques. D'où le déficit en poisson qu'on peut constater sur les étals, déficit synonyme de hausse des prix. Enfin pour les fruits, l'orange et la mandarine de second choix qu'on trouve partout et en abondance, le prix reste fixé à 140 dinars, et 200 dinars pour le kilo de la mandarine d'importation.