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Bedoui: Pas de documents d'état civil «quand ce n'est pas nécessaire»

par G. O.

  Le ministre de l'Intérieur a exhorté les employés des collectivités locales à refuser de délivrer des documents d'état civil « quand vous savez qu'ils ne sont pas nécessaires ».

«Nous avons suspendu des cadres administratifs parce que nous avons vu qu'ils n'étaient pas convaincus de la dynamique que nous avons enclenchée pour moderniser l'administration publique », a déclaré Bedoui lors de sa visite d'une commune. « Je demande à tous les cadres et employés des collectivités locales de ne plus délivrer de documents d'état civil aux vieux qui viennent les réclamer pour leur retraite », a-t-il exigé. Ceci, non sans préciser que «nous avons 18 ministères qui sont interconnectés, les dossiers des travailleurs sont vérifiés par voie électronique par chacun d'entre eux». Le ministre affirme ainsi que «le biométrique nous permet de saisir toutes les données des citoyens, nous voulons que dans les cinq années à venir, tous les Algériens aient leur carte d'identité biométrique, ce n'est pas seulement pour qu'ils participent aux élections mais surtout pour qu'ils aient toutes les facilités au niveau de l'administration et qu'ils bénéficient d'un service public moderne et efficace ». La stratégie du ministère, selon lui, repose sur « la formation des cadres des collectivités locales dans les 7 centres de formation que compte le pays ». « Un Institut de formation d'ingénieurs et d'architectes pour les collectivités locales sera ouvert à Tlemcen très prochainement », a-t-il indiqué. Le ministre avouera curieusement que « des milliers de cartes nationales biométriques sont entassées au niveau des communes parce que les citoyens ne sont pas venus les récupérer, ce qui n'est pas normal ! » Ce qui le pousse à interpeller les Algériens pour «s'imprégner des valeurs citoyennes, si nous avons signé un décret en 2013 pour ne plus exiger de dossier pour l'obtention de la carte biométrique, c'est bien pour faciliter le quotidien des citoyens ». Il fera référence à «cette nouveauté des guichets ouverts qui permettent au citoyen d'être en contact direct avec l'employé, nous voulons humaniser l'administration, ce qui peut aussi améliorer le comportement des citoyens». Il affirmera qu'« en moins d'une année, nous avons établi près de deux millions de cartes biométriques ».

Le ministre a fait savoir par ailleurs, au sujet de l'investissement local, que «nous devons nous presser pour aménager les sites et zones industriels, je m'adresse notamment aux investisseurs qui ont des petits projets qui créent 15 ou 20 emplois, on doit les accompagner pour qu'ils deviennent des créateurs de richesses». Il notera ainsi que « nous avons certes de grands projets industriels, dont fait part le ministre de l'industrie, mais à notre niveau, nous nous devons de nous occuper du développement local pour encourager les petits investissements ». Il estime que « les PME issues des aides de l'ANSEJ et d'autres dispositifs publics ont besoin d'être présentes dans ce genre de projets, nous les aiderons dans ce sens ». Bedoui n'omet pas de rappeler qu'« avant la fin de cette année, les wilayas déléguées seront créées dans les Hauts-Plateaux comme décidé par le président de la République ». Le choix des daïras reposera, dit-il, sur «des critères précis, économiques, sociaux, sur les potentialités de chacune d'elles». A ne pas confondre, a-t-il noté, «entre cette nouvelle organisation administrative décidée par le Conseil des ministres pour rapprocher l'administration du citoyen et découpage qui, lui, doit passer par le Parlement». Les wilayas déléguées mises en place dans le Sud doivent, selon lui, émerger en matière de développement local. « Si le gouvernement a fait baisser la facture de l'électricité de 65%, ce n'est pas seulement pour les ménages mais aussi pour l'investissement, les investisseurs dans ces régions seront accompagnés par le gouvernement mais l'initiative de projets leur revient ». Le ministre fait savoir que «nos visites à travers le pays servent le social et le bien-être des citoyens mais l'investissement local doit être au centre. Avant la fin de l'année, 300.000 hectares seront distribués dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux et 19 milliards dinars seront débloqués pour leur aménagement».