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Tirage au sort Hadj 2017: Un nouveau mécanisme pour une «égalité des chances»

par Abdelkrim Zerzouri

Quelle égalité des chances pour les citoyens qui nourrissent l'espoir d'accomplir les rites du 5e Piliers de l'Islam ? Le tirage au sort, cette transparente opération qui met tous les prétendants sur un même pied d'égalité ne véhicule, pourtant, pas toute l'équité qu'on aurait souhaitée, surtout pour les «malchanceux» qui s'inscrivent chaque saison sur les listes des candidats et dont le sort, à chaque rendez-vous, les recale pour la prochaine saison. Une injustice qui sera vraisemblablement corrigée cette année si l'on se fie aux déclarations du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, qui a indiqué jeudi 12 janvier qu'il recherchait un nouveau mécanisme pour permettre aux citoyens n'ayant pas été tirés au sort, pendant dix années de suite, d'accomplir le hadj, évoquant également dans ce contexte la possibilité de recourir au tirage au sort électronique.

Franchement, c'est injuste de classer quelqu'un qui s'inscrit dans cette opération de tirage depuis dix ans avec un autre qui se présente pour la première fois et qui peut, lui, figurer parmi les heureux candidats tirés au sort contrairement au premier. M. Aissa, qui répondait à une question orale dans le cadre d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) a, ainsi, fait savoir qu'il a été chargé par le Conseil des ministres de rechercher avant février 2017 une approche approfondie qui permette aux citoyens n'ayant pas eu de chance au tirage au sort, d'accomplir les rites du hadj. Il s'agit, donc, de trouver et d'adopter un processus plus équitable pour départager les citoyens désireux d'accomplir les rites du hadj. Rien n'est encore défini dans ce sens mais le fait d'y avoir pensé et admis qu'il existe effectivement un «déséquilibre» dans l'égalité des chances avec ce procédé du tirage au sort qui ne fait aucune distinction entre les candidats, qu'ils soient à leur premier ou énième tirage au sort, c'est déjà une bonne intention qui mérite de passer sans plus tarder à la phase de concrétisation. Désormais, le critère de l' «ancienneté» des candidats au hadj devrait primer sur le choix hasardeux par tirage au sort. Et, tant qu'on est dans cette logique de révision de la procédure d'inscription sur la liste des prétendants au hadj, on devrait se pencher sur le cas des couples «séparés» par le tirage au sort (lorsque l'un des époux est désigné et le second exclu), selon un vœu très cher de nombreux citoyens. Ce n'est pas normal qu'une femme soit désignée par le tirage au sort alors que son mari est écarté !? Cela est d'autant plus révoltant quand on sait que la femme doit obligatoirement être accompagnée d'un «mahram» (l'époux, le fils ou le frère?). Dans un but évident de soustraire l'opération à toute manipulation malintentionnée, M. Aïssa a laissé entendre que la commission du hadj envisageait d'introduire le tirage au sort électronique. Quant à la question d'un député sur le commerce des passeports du hadj, le ministre a affirmé que cette pratique était révolue. Il a ajouté que les imams devant accompagner les hadjis suivaient une formation et subissaient des tests dans différentes disciplines, y compris celle relative à la condition physique, effectué sous la supervision de la Protection civile. Il a assuré que ses services ambitionnaient de parvenir à organisation du hadj tel que prévu dans le programme quinquennal du président de la République Abdelaziz Bouteflika de manière à préserver la dignité des hadjis et permettre aux citoyens de choisir les formules d'inscription au hadj. Enfin, le ministre a annoncé que le quota de l'Algérie, qui a connu ces dernières années une diminution drastique à l'instar d'autres pays musulmans, serait augmenté la prochaine saison.