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Malgré une interdiction formelle: Le commerce des pétards, toujours florissant

par J. Boukraa

En dépit des campagnes de sensibilisation et des dispositifs de contrôle, les pétards continuent d'être vendus, au vu et au su de tout le monde et continuent de faire des victimes.

A quelques jours de la célébration du Mawlid En Nabaoui, le bruit assourdissant des pétards rappelle, comme chaque année, que la vente des produits pyrotechniques est toujours florissante, malgré son interdiction. Les quartiers populaires, les grandes artères commerciales, à l'image de l'avenue de Choupot, Maraval, La Bastille? témoignent que l'interdiction n'a pas été, en fin de compte, concrétisée réellement, sinon, comment expliquer que cette marchandise reste toujours aussi disponible ? Ces pétards, que les fabricants chinois rendent chaque année plus forts, en matière de bruit et plus attirants sur le volet emballage, comme « la double canon » et la « Zidane », pour inciter les jeunes à l'achat de ces produits. même si aucune saisie n'a était opérée, quelques étals de pétards et autres produits pyrotechniques ont fait leur apparition, depuis quelques jours, dans d'autres quartiers et dans quelques marchés, comme à Yaghmorcen , Mdina Jdida , El Hamri... Certains enfants n'ont pas trouvé mieux que de s'approvisionner de ces produit dangereux et de les faire exploser devant les établissements scolaires et parfois même les balancer sur des passants. Les accidents liés à utilisation des pétards laissent des séquelles à des enfants qui manipulaient, maladroitement, de gros pétards, à savoir des yeux brûlés qui ont engendré une cécité irréversible, des doigts arrachés par la forte déflagration, des visages défigurés, etc.

Dans certains cas, les interventions chirurgicales sont inévitables. Importés, illégalement de Chine et de Thaïlande, ces pétards sont mis à la vente à l'étalage sur quelques rues Depuis quelques années la fête d'El Mawlid En Nabaoui a dérogé à sa vocation spirituelle, elle n'est plus synonyme de ferveur et d'évocation de la « Sira » de notre Prophète Mohamed (QSSSL), mais plutôt une occasion pour un commerce dangereux. Certains parents achètent eux-mêmes ces produits dangereux à leurs enfants, d'autres le font indirectement en mettant de l'argent entre les mains des enfants, ces derniers se dirigent, directement vers ces vendeurs illicites qui décorent la rue. A la direction du Commerce, on est catégorique: « la loi est appliquée dans toute sa rigueur. Surtout au port où l'entrée des produits pyrotechniques est prohibée. » Mais cela reste au stade des déclarations, car les marchés populaires en regorgent. Certains affirment que c'est un vieux stock qui a été mis en vente, mais la plupart assurent que c'est un nouvel arrivage. Certains commerçants affirment qu'ils sont approvisionnés directement à partir des wilayas de l'Est et du Centre, Blida, Setif, El Oued et Msila, entre autres. A l'instar des années précédentes, la vente des pétards et fumigènes prend de l'ampleur à mesure que la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui. L'année écoulée, ce sont plus d'une trentaine de personnes, surtout des enfants, qui ont été évacuées en urgence, vers le service des UMC, après avoir été brûlées par l'explosion de pétards. Rappelons, que parmi les blessés par brûlures de pétards, on relève ceux qui ont été touchés au visage et aux yeux, avec toutes les conséquences que cela peut engendrer.