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Partenariat: Les patrons égyptiens veulent investir en Algérie

par Yazid Alilat

  Investisseurs et patrons égyptiens veulent s'implanter sur le marché algérien, a annoncé hier dimanche Mohamed Youcef, directeur exécutif du patronat égyptien qui compte quelque 600 membres.

Présent à Alger dans le cadre du Forum d'investissement africain organisé par l'Algérie, le représentant du patronat égyptien a estimé dans une déclaration à la radio nationale que «l'étape actuelle est très importante dans les relations entre les deux pays». «Nous avons besoin de cette relation politique et stratégique pour développer le climat des affaires entre les deux pays».          

Le montant global des échanges entre Alger et Le Caire (1,2 milliard de dollars) «ne reflète pas les bonnes relations entre les deux pays».    

«On devrait améliorer ce volume, car les deux pays ont un poids important dans la région Moyen-Orient Afrique», a-t-il souligné.

Quant aux investissements égyptiens en Algérie, ils sont de quelque 3 milliards de dollars, «et les besoins d'investissement entre les deux pays sont plus importants», a-t-il noté.

Il préconise que les deux pays et l'ensemble des pays arabes, qui ne représentent qu'une infime (1%) portion des échanges mondiaux, doivent «encourager l'investissement dans la région et entre les deux pays». «Lorsque l'investisseur local vient, cela encourage les investisseurs étrangers à venir investir dans les pays arabes», explique M. Mohamed Youcef, «il y a, avec l'Algérie, plusieurs secteurs d'activités, dont les industries légères, les câbleries, l'agriculture et la production du coton ».

Par contre, il fait remarquer que les hommes d'affaires et patrons égyptiens «n'ont pas beaucoup d'informations sur le marché algérien». En outre, il y a un ensemble de difficultés et problèmes qui bloquent, selon lui, le développement du climat des affaires entre l'Algérie et l'Egypte. «Il y a des problèmes qu'il faut lever, dont une bonne mobilité des hommes d'affaires, le transport maritime, le transfert de devises, les visas». Actuellement, «on passe par des conditions difficiles dans le monde arabe, mais cela ne doit pas bloquer le commerce et les opportunités d'investissements». Il soulignera que « les organisations patronales des deux pays doivent aller vers la création d'un forum des investisseurs pour porter à leur gouvernement leurs besoins et comment améliorer les échanges économiques ». En outre, «il y a plusieurs difficultés à aplanir, comme l'octroi des visas pour les hommes d'affaires des deux pays», qui ont «des opportunités formidables à développer», estime-t-il en insistant sur la mise en place d'une ligne maritime pour développer le commerce entre les deux pays. «Nous avons beaucoup de points communs qu'on doit exploiter pour développer un environnement économique entre les deux pays», souligne-t-il.

M. Mohamed Youcef a enfin annoncé que l'un des objectifs de sa présence à Alger est d'avoir des rencontres avec les patrons algériens pour préparer la venue en Algérie d'une délégation des plus importants hommes d'affaires égyptiens pour des partenariats avec les patrons algériens.

Au mois d'avril dernier, le ministre égyptien du Commerce, Mohamed Chérif Fethi, avait annoncé que son ministère veut porter le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Egypte à 5 milliards de dollars pour les deux prochaines années.

Il a en outre annoncé que le bureau commercial de l'Egypte à Alger a déjà réussi à obtenir des marchés en Algérie d'une valeur annuelle de 1,2 milliards de dollars. En 2015, l'Egypte a exporté vers l'Algérie pour une valeur de 477 millions de dollars, en hausse de 11,2%, alors qu'elle a importé d'Algérie pour quelque 263,2 millions de dollars.

L'Egypte exporte vers l'Algérie en particulier différentes types de câbles en cuivre, alors que les exportations algériennes sont constituées de produits d'hydrocarbures.