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Des syndicats dénoncent - Bac 2017 : «Des décisions prises dans la précipitation»

par Mokhtaria Bensaâd

Ni satisfaction, ni contestation chez les syndicats de l'éducation suite aux dernières déclarations de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, annonçant le maintien du système classique pour l'examen du baccalauréat. «Ce retour à la case de départ n'est que le résultat de décisions prises dans la précipitation sans prendre en considération les avis des gens du terrain et du partenaire social», estiment le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (UNPEF). Les deux syndicats regrettent que malgré leur mise en garde contre toute précipitation dans la procédure de réforme du bac, le ministère a mis la machine en marche pour reculer ensuite suite à une contestation massive des élèves.

La ministre a, en effet, souligné, en marge de la rencontre nationale des directeurs des centres de distribution du manuel scolaire, que la révision du calendrier des épreuves du baccalauréat intervient conformément à la «volonté des élèves en classes terminales» et que la révision du baccalauréat se fera «progressivement». Il a été ainsi décidé le maintien des deux sujets au choix dans chaque matière avec une demi-heure pour le choix d'un sujet. Le nombre de matières prévues lors de l'examen du baccalauréat a été ramené à deux par jour (comme cela se faisait auparavant) et les examens débuteront à 9h au lieu de 8h. La pause entre deux épreuves a été prolongée à 1h30 au lieu de 30 mn et la durée de chaque examen a été réduite de 30 mn en attendant de conformer ce dernier aux nouveaux horaires.

Une décision que l'UNPEF considère comme une expérience qui doit servir de leçon, explique le président de l'UNPEF, Saddek Dziri. Cela devrait permettre au ministère de bien conduire à maturité ce projet de réforme du bac. Il a souligné que «lors des débats sur cette réforme, l'UNPEF a émis des réserves sur la procédure et avertit contre les conséquences d'une telle décision prise sans la préparation des élèves et sans une restructuration de tout le système du secondaire». Le président de l'UNPEF souligne : «on avait proposé de prendre une année de préparation avant de procéder à la réforme du bac mais le ministère a dévié la route et voilà le résultat. Le plus important pour l'instant est la satisfaction des élèves».

Quant au porte-parole du CLA, M. Hakem, il affirme que cela est désolant et que cette situation était prévisible à l'avance. «Au lieu de prendre une décision dans la précipitation et revenir ensuite pour l'annuler et maintenir le système classique, il fallait d'abord se concerter avec les gens du terrain, enseignants et syndicats et préparer les élèves pour ensuite procéder à cette réforme. Le ministère a fait du bricolage et voici le résultat». Sur la position du syndicat concernant cette réforme, M. Hakem a indiqué que «le CLA a plaidé pour une vraie réforme avec diminution du nombre de jours de l'examen du bac. Actuellement, le ministère a reculé pour maintenir le système classique. Ce que le CLA considère comme un choix de facilité pour des raisons purement financières.»