Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Espagne: Barça-Real, un clasico de rêve

par R.N.

Des joueurs fantastiques pour un choc de légende: FC Barcelone et Real Madrid s'affrontent dans un clasico au sommet aujourd'hui pour la 14e journée du Championnat d'Espagne. Et ce match de rêve «dépasse toute imagination», selon le président madrilène Florentino Pérez. Barça-Real, ce sont deux clubs parmi les plus riches au monde, voire les plus riches. L'équipe de Luis Enrique contre celle de Zinédine Zidane. Les deux derniers vainqueurs de la Ligue des champions. Lionel Messi face à Cristiano Ronaldo: les deux meilleurs footballeurs de la planète, avec respectivement cinq et trois Ballons d'Or. L'énumération donne le tournis et la fièvre va monter au Camp Nou avant ce 233e clasico de l'histoire en compétition officielle. Car avec 650 millions de téléspectateurs attendus, près d'un dixième de l'humanité aura les yeux rivés sur Barcelone, soit davantage que pour tout autre match de clubs. « C'est un match de dimension mondiale, que regardent des centaines de milliers de personnes, comme la finale de la Coupe du monde », s'est réjoui cette semaine Florentino Pérez dans un entretien à l'AFP. «C'est quelque chose qui dépasse toute imagination. » Il n'y a certes que trois points en jeu. Mais il y a bien plus que ça, une certaine idée du beau à faire prévaloir entre Barcelone l'harmonieuse et Madrid l'audacieuse. Dans cette guerre des mondes, le Barça a plus à perdre que le Real. Avec 27 points, le dauphin catalan peut ainsi compter neuf unités de retard, un gouffre, à l'issue du choc contre son grand rival et leader au tiers de la saison. Rien de définitif, certes, mais ce serait un gros coup au moral pour l'équipe blaugrana et un gros coup de fouet pour son adversaire merengue, qui rêve de conquérir enfin la Liga cinq ans après son dernier sacre en 2012. «Quoi qu'il a arrive, ce ne sera pas déterminant», a prévenu mercredi l'entraîneur madrilène Zinédine Zidane. «C'est un beau match contre un excellent adversaire, qui va sûrement nous faire souffrir. Il faut y être préparé.» Son Real a l'air prêt: même si le Gallois Gareth Bale (cheville) manquera à l'appel, le retour en forme de Ronaldo est une garantie.

Le Portugais, grand favori pour l'obtention de son quatrième Ballon d'Or le 13 décembre, reste sur 8 buts inscrits lors des quatre dernières journées et s'avance au Camp Nou en meilleur buteur de la Liga (10 buts) devant Messi (9 buts). En outre, le Real de Zidane est invaincu depuis avril: il vient d'enchaîner 32 matches sans défaite toutes compétitions confondues, à deux longueurs du record absolu de l'histoire du club (34 matches en 1988-1989).

Mais attention: un clasico éclipse ce genre de statistiques. Demandez au Barça, qui avait enchaîné 39 matches officiels sans perdre (record espagnol) avant de chuter 2-1 à domicile en avril dernier face au Real. «Le clasico, indépendamment de la forme de chaque équipe, est pratiquement imprévisible», a résumé un jour Andres Iniesta, recordman des apparitions dans cette confrontation au sein des deux effectifs actuels (33 matches). Le Barça a sans doute envie de se raccrocher aux paroles de son capitaine, ainsi qu'à son retour de blessure attendu samedi après plus d'un mois d'absence (genou). Car sans lui, les Catalans n'ont gagné que deux de leurs six derniers matches toutes compétitions confondues et restent sur plusieurs performances inquiétantes. «Peu importe ce qui me préoccupe, nous devons affronter ce match.

C'est toujours une rencontre spéciale pour tous les Barcelonais et je suis sûr que nous montrerons un autre visage», a promis Luis Enrique. L'entraîneur barcelonais sait qu'une victoire barcelonaise relancerait le suspense dans cette Liga. Un scenario qui ne serait pas non plus pour déplaire au Séville FC (3e, 27 pts) comme à l'Atletico Madrid (4e, 24 pts), qui peuvent se rapprocher de la tête en battant samedi Grenade et l'Espanyol Barcelone.