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Constantine - Travaux d'extension de l'hôtel Cirta: Début des démolitions des locaux expropriés

par Abdelkrim Zerzouri

Le bras de fer entre les propriétaires des 11 locaux, expropriés dans le cadre de l'extension de l'hôtel «Cirta», et les autorités locales a pris fin, avant-hier, à l'avantage des ces dernières car l'opération bulldozer a eu le dernier mot.

Dans la matinée du jeudi 1er décembre, donc, une partie des locaux en question a été rasée par le bulldozer en présence des autorités compétentes et des services de sécurité. Deux familles qui occupaient les lieux, et qui ont finalement bénéficié de logements sociaux dans le cadre de cette opération, ont été évacuées vers leurs nouveaux quartiers. Les propriétaires des locaux, qui ont vainement tenté de s'opposer à cette évacuation, ont dû prendre leurs affaires pour les installer ailleurs. « J'ai été obligé de louer un local pour mettre mes affaires à l'abri », nous dira l'un d'entre eux. « L'argent qui nous a été accordé dans le cadre de l'indemnisation sera déboursé en partie dans les frais de la location des locaux pour installer nos affaires et les frais générés par les actions devant le tribunal pour demander la revalorisation du dédommagement versé par les autorités en contrepartie de l'expropriation de nos locaux, soit dit dans le cadre de l'utilité publique, alors qu'il ne faut pas occulter l'aspect commercial auquel va servir l'assiette de terrain qui sera utilisée par le futur «Palace Cirta» », lancent des propriétaires sur un air de dépit. Ainsi, les propriétaires n'ont pas totalement baissé les bras pour avoir gain de cause, décidant dans leur ensemble de recourir à la justice pour obtenir leur droit à un « dédommagement équitable ». Les concernés estiment que « les locaux situés au cœur du centre-ville valent plus que ce qui leur a été accordé d'une manière unilatérale ». Il s'agit-là de l'aboutissement d'une longue démarche entamée avec les travaux d'extension de l'hôtel Cirta, lesquels travaux exigent plus d'espace afin de permettre la réalisation du projet de transformation de l'hôtel Cirta en «Palace», avec une piscine, une salle de remise en forme, un restaurant de gala, d'un second restaurant ouvert 24h/24 et d'une suite présidentielle, débordant ainsi sur des espaces occupés par des tierces personnes, conduisant les autorités à la signature de l'arrêté d'expropriation en question afin de procéder à la démolition des 11 locaux commerciaux situés dans le périmètre du chantier. Les concernés ont été indemnisés, doit-on encore rappeler, mais les onze propriétaires de locaux commerciaux ont émis des réserves dès les premiers jours de l'annonce de cette expropriation pour « utilité publique », revendiquant particulièrement « une révision à la hausse du prix du mètre carré », et soulignant dans ce sens qu' « il ne s'agit nullement d'une expropriation pour utilité publique car c'est l'hôtel Cirta qui bénéficiera de l'espace libéré, exclusivement dédié à une activité purement commerciale ».

Les autorités locales soutiennent à contrario qu'il s'agit bel et bien d'utilité publique, faisant valoir dans ce sens la « modernisation du quartier Bardo » qui s'inscrit, elle, dans le registre public de l'aménagement et l'amélioration des espaces urbains.