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BAC 2017: Benghabrit recule sous la pression

par Yazid Alilat

Le Bac 2017, qui sera entouré de mesures de sécurité et de surveillance, sans pareille, pour éviter la « désillusion » de 2016, sera « allégé » pour les candidats, a assuré, jeudi, la ministre de l'Education nationale Mme Benghabrit. Prévu en plein mois de jeûne, le baccalauréat 2017 sera revu dans la durée et le nombre des épreuves. Selon la ministre, le nombre de matières prévues, lors des examens du baccalauréat 2017, a été réduit à deux examens, uniquement, par jour, les épreuves devant débuter à 09h00 au lieu de 08h00. Ceci intervient après que les lycéens aient protesté contre le nouveau calendrier des examens du Bac qui devait entrer en vigueur cette année scolaire, en trois jours, au lieu des cinq habituels. Lors d'une rencontre avec des candidats du lycée sportif de Kouba, elle leur a expliqué que le nombre des matières prévues lors des examens du baccalauréat a été réduit à deux par jour (comme c'était le cas auparavant), au lieu de trois. En outre, la pause entre deux examens sera prolongée à 1h30 au lieu de 30 minutes. En outre, la ministre a indiqué que des adresses électroniques seront créées pour faciliter aux candidats l'accès au site de l'Office national d'enseignement et de formation à distance (ONEFD), qui propose des cours de soutien gratuitement. «Prenant note des préoccupations pédagogiques » des élèves, Mme Benghabrit a rappelé les réformes adoptées concernant l'organisation du baccalauréat, qui seront progressivement appliquées, en particulier pour l'évaluation continue. Sur les mesures préventives contre la fraude au Bac, elle a notamment rappelé, lors d'une séance de questions orales jeudi à l'APN, que le ministère de l'Education nationale appliquera « rigoureusement » les mesures d'interdiction de passer les épreuves du baccalauréat, pour tout candidat se rendant coupable de fraude à cet examen. « Le ministère de l'Education nationale appliquera, avec rigueur, les dispositions réglementaires relatives à l'interdiction de passer les épreuves du baccalauréat contre les candidats qui se rendent coupables de fraude aux examens officiels », a-t-elle prévenu. « L'interdiction est de cinq années pour les candidats scolarisés et de 10 ans pour les candidats libres », ajoute-t-elle, avant de relever que « ces mesures donneront à réfléchir aux candidats qui seraient tentés de frauder ». Elle a expliqué que « 1.000 candidats au baccalauréat, qui ont été surpris en possession d'un téléphone mobile, en plein examen, ont été éliminés l'année dernière ». Et, «à l'avenir, les sujets du baccalauréat seront basés sur la compréhension et non sur la mémorisation tel que cela est en vigueur, actuellement », a-t-elle indiqué, avant d'ajouter que le ministère adoptera, pour le Bac 2017, des mesures organisationnelles dont la sécurisation du site de l'Office National des Examens et Concours (ONEC) pour faire échec à toute tentative de fraude, outre la mise en place d'appareils de brouillage, au niveau des centres d'examens, ainsi que l'affichage des objets interdits en classe d'examen. «La lutte contre la fraude, dans ce contexte de progrès technologiques fulgurant est une bataille inégale et quels que soient les moyens de dissuasion mis en œuvre, il subsistera, toujours, quelques aventuriers », estime Mme Benghabrit. Le cauchemar de la triche généralisée, qui a imposé une éprouvante seconde session, en 2016, à un peu plus de 500.000 candidats, ne se répétera pas à l'examen du baccalauréat 2017, avait, par ailleurs, promis la ministre de l'Education nationale, devant des membres du Conseil de la Nation, promettant des mesures draconiennes contre la « triche »'. Selon elle, il y aura, bien sûr, la sécurisation du portail de l'ONEC et des sujets du baccalauréat, outre la garantie de sujets de réserve aux centres d'examen pour parer à tout imprévu et leur équipement en brouilleurs. Des dispositions particulières ont été, d'ores et déjà, décidées pour éviter la mésaventure de la fraude généralisée, lors de la dernière session du baccalauréat, en Algérie, outre la mise en œuvre de mesures techniques pour s'adapter aux développements des technologies de l'information et de la communication (TIC), a-t-elle indiqué, estimant que « la lutte contre la fraude doit se faire en coordination avec les départements ministériels concernés dont le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ». Elle a, également, rappelé que son département maintiendrait, indépendamment de celles à prendre ultérieurement, les mesures de prévention habituelles dont les campagnes de sensibilisation au profit des candidats et leurs parents sur l'utilisation des TIC à des fins de fraude, lors des examens. Le Bac 2016 a été marqué par une fraude généralisée dans la plupart des matières, les candidats ayant eu, via les réseaux sociaux, les sujets de certaines matières, ce qui a provoqué une situation inédite, qui a poussé le Premier ministre à tenir un conseil de gouvernement, en urgence, sur ce dossier, et décidé la tenue d'une seconde session, outre des poursuites judiciaires contre les «responsables» de ces fuites. Dans ce registre, la ministre de l'Education nationale a appelé les élèves à ne pas se fier aux sites électroniques autres que celui de l'ONEC.