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An 7 du professionnalisme: Instabilité de l'encadrement, banqueroute et produits prohibés

par Kamel Mohamed

  Sept ans après l'instauration du professionnalisme dans le football algérien, la discipline est secouée par des scandales à répétition. Un déficit inquiétant est enregistré en matière d'encadrement administratif et technique dans les clubs. Ces derniers connaissent des crises de gestion, ce qui explique la banqueroute des sociétés sportives par actions (SSPA) qui les gèrent.

La gestion des clubs est toujours opaque et ne répond à aucune norme de gérance saine. Ce sont des clubs qui continuent de quémander des subventions de l'Etat, alors que leur passage au professionnalisme et la mise en place des SSPA suppose qu'ils doivent dégager des bénéfices !

Des présidents de club ont même menacé de démissionner pour protester contre l'absence de l'aide de l'Etat et des autorités locales. Il faut relever à ce propos que le Paradou AC (Ligue 2) demeure un exemple en la matière. Le PAC est un club privé qui fonctionne avec son propre budget et qui dégage des bénéfices grâce aux investissements qu'il consent dans la formation. Sur le plan technique, les clubs dits «professionnels» sont également instables. Ce sont des clubs consommateurs d'entraineurs, ce qui dénote encore une fois leur mauvaise gestion. Huit entraineurs en chef ont été démis de leurs fonctions dans les clubs de Ligue 1depuis le début de la saison. La liste est appelée à s'allonger, puisque l'instabilité de l'encadrement technique est une pratique courante et ordinaire dans le championnat d'Algérie. Cette instabilité est aggravée par les injonctions de la rue et des joueurs, puisque plusieurs entraineurs sont partis à cause de la pression des supporters ou des joueurs. C'est le cas de Kamel Mouassa à la JS Kabylie ou encore Abdelkader Amrani et Jean-Michel Cavalli à l'USM Alger. Le comportement inacceptable des joueurs et des supporters attise davantage la violence dans les stades. Les enceintes sportives en Algérie sont ainsi devenues dangereuses, puisque des supporters y laissent parfois leur vie ou en sortent gravement blessés.

L'autre phénomène qui gangrène le football algérien est la consommation de produits prohibés par les joueurs. Depuis deux années, plusieurs joueurs ont subi des tests positifs dans des contrôles antidopage. Les contrôles sont effectués sur des joueurs des championnats de Ligue 1 et 2. Il se pourrait que le phénomène soit plus profond et toucherait aussi les divisions inférieures, a-t-on déploré à la FAF. Pis encore, les clubs compatissent avec les joueurs ayant commis en fait des délits relevant du droit commun, ternissant ainsi le football et le sport d'une manière générale en Algérie. En termes plus clairs, le football en Algérie est en inadéquation avec la réalité du terrain, à l'image de l'équipe nationale qui n'a pu se qualifier à deux phases finales de la Coupe du monde que grâce au travail de formation de l'école française et non du football algérien.