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Retard, malfaçons, non respect des engagements?: Colère des souscripteurs du projet 216 LSP à Haï Yasmine

par S. M.

Les souscripteurs du projet 216 logements sociaux participatifs situés au POS 52 de Haï El Yassmine ont observé hier matin un rassemblement sur le site en question pour dénoncer le «retard intolérable» dans la réalisation de ce projet qui a été pourtant lancé en 2005 et pour exiger une intervention du chef de l'exécutif pour prendre des mesures coercitives contre le promoteur accusé par les concernés de tous les maux. Ils étaient hier des dizaines de souscripteurs à prendre part à cette action de contestation qui sera organisée, selon un délégué des concernés, chaque samedi jusqu'à la satisfaction de leurs légitimes revendications. Onze ans après le lancement des travaux, le projet est toujours en chantier et à part un bloc de 5 étages qui a été livré à quelques acquéreurs chanceux, toutes les autres tours que nous avons visitées nécessitent d'importants travaux de corps d'état secondaires (revêtements de sols, finitions?) et de corps d'état techniques (électricité, plomberie, évacuations?). Quelques ouvriers s'agitaient à l'intérieur dans tous les sens pour l'installation des garde-corps dans les escaliers d'une tour.

«Ces escaliers ont déjà coûté la vie récemment à un ouvrier qui a fait une chute dans le vide de plusieurs mètres», regrette ce souscripteur. Le comble est que cette «carcasse» est habitée par plusieurs familles qui ont été contraintes après une longue attente à déménager sur les lieux après un engagement tacite avec le promoteur. Les occupants de ces immeubles non achevés vivent dans des conditions difficiles (ni eau, ni éclairage, ni gaz, ni ascenseur, ni assainissement?).

«Nous constatons avec inquiétude que depuis plusieurs années déjà les travaux n'avancent plus. Le contrat que nous avons signé avec le promoteur stipule que l'ensemble des travaux devait être achevés 36 mois après le lancement du chantier, c'est-à-dire en 2008. Nous déplorons les conditions de vie catastrophiques (espaces communs funestes, travaux suspendus au niveau du parking au sous-sol, manque d'hygiène, déversement des eaux usées) et la rupture de confiance avec l'entrepreneur du fait du blocage de toute forme de négociation et de la non-tenue de tous les engagements. Onze années après le lancement du chantier, nous attendons encore la livraison de nos logements. Nous rappelons que le promoteur est dans l'obligation légale de respecter les délais et que pour chaque jour de retard il doit payer des pénalités. Nous lançons un énième appel aux autorités compétentes ainsi qu'aux structures chargées du suivi des programmes de logements d'intervenir pour mettre un terme à cette situation qui pénalise lourdement les souscripteurs», soutiennent les concernés. Un acquéreur que nous avons interrogé a énergiquement dénoncé les malfaçons constatées dans les travaux de réalisation. «Les travaux de finition sont non conformes aux normes. Il y a du plâtre qui s'effrite.

Dans de nombreux appartements il n'y a ni boiserie, ni revêtement du sol sans oublier les gaines sans fils électriques et autres malfaçons», regrette ce délégué des concernés.

Il est à noter que plusieurs années après leurs lancements, certains chantiers LSP sont toujours à la traîne à cause d'un manque flagrant de moyens matériels et humains mobilisés par les entreprises chargées de la réalisation. La défaillance de ces entrepreneurs a poussé les autorités locales à mettre en place une commission ad hoc pour écarter les entrepreneurs «malhonnêtes» ou «incompétents» de la soumission au nouveau programme LPA (logements promotionnels aidés). Les entrepreneurs «malhonnêtes» sont exclus de facto de tous les programmes. Ils risquent également des retraits des agréments pour les retards considérables dans l'achèvement des projets LSP et LSL du programme quinquennal (2005/2009). La nouvelle loi sur la promotion immobilière prévoit des peines de prison allant jusqu'à cinq ans associées d'une amende qui peut atteindre 2 millions de dinars à l'encontre des «mauvais promoteurs». Cette loi prévoit un arsenal juridique pour encadrer les opérations inscrites dans le cadre de la vente sur plan. Elle propose le renforcement de ce mode de vente en imposant le contrat de réservation pour permettre au promoteur et à l'acquéreur d'initier un projet sans consacrer le transfert des droits immobiliers avant ou en cours de réalisation.