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Le bras de fer annoncé

par Moncef Wafi

Les syndicats de l'enseignement secondaire n'en démordent pas et mobilisent leurs troupes pour la grève cyclique qui devra avoir pour première date demain. Dans un communiqué commun à six sigles syndicaux de l'éducation, il est reproché à la tutelle d'occulter les véritables revendications socioprofessionnelles des travailleurs et surtout la mise à l'écart des syndicats les plus représentatifs lors des prises de décisions qui concernent le secteur en premier.

L'autre exigence, commune à tous les secteurs d'activité en Algérie, est le retour de la retraite anticipée abrogée par le gouvernement Sellal. L'intersyndicale ne veut pas faire marche arrière sur ce point et fait pression sur la décision politique en exhibant les chiffres des départs volontaires qui vont pratiquement mettre en danger quelques segments de la fonction publique comme l'éducation ou la santé. Un atout dans la manche des syndicats qui tirent la sonnette d'alarme sur cette situation à l'ombre de la fameuse liste des métiers pénibles qui apparemment tarde à voir le jour.

En attendant que l'UGTA se décide à la divulguer, cette question des retraites anticipées risque de déborder sur la voie publique pour peu que les travailleurs ne trouvent pas leur compte. Si en amont il se dit que les enseignants seront peut-être épargnés par la suppression des départs volontaires, rien n'indique que la mobilisation retombe. Le gouvernement se retrouve donc coincé entre une Caisse de retraite moribonde, à ce qu'il affirme, et des syndicats qui campent sur leurs premières intentions. Ce face-à-face sera lourd de conséquences quelle que soit son issue finale puisque les dégâts occasionnés seront difficiles à rattraper par la suite.

Tous les scénarios envisageables convergent vers un bras de fer inutile et surtout préjudiciable à l'économie nationale et aux intérêts des Algériens. En effet, on voit mal les syndicats refuser le combat comme on conçoit difficilement que le gouvernement renie ses décisions prises sous l'impulsion du patronat.

Si les manœuvres de coulisses seront certainement de la partie, en essayant d'affaiblir la mobilisation syndicale à travers des pourparlers ou des propositions individuels, la démarche du gouvernement de marginaliser les partenaires sociaux qui ont du poids dans la balance peut grandement nuire à une sortie de crise.