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La crise financière touche le football: L'Etat ne financera pas les centres de formation

par Kamel Mohamed



L'Etat ne financera pas la réalisation des centres de formation des clubs, a annoncé le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali. Cette décision a été prise en raison de la chute des prix de pétrole et par conséquent des recettes financières du pays. En ce sens, l'austérité touchera les clubs qui sont déjà en faillite. Au départ, l'Etat s'était engagé à financer la réalisation des centres de formation des clubs de football, en guise d'aide et d'accompagnement dans le cadre du lancement du professionnalisme dans le football algérien.

 La décision concernant les centres de formation devrait provoquer l'ire des clubs, habitués à être financés par l'Etat sans rendre le moindre compte ! Toutefois, il faut relever que le projet des centres de formation n'est pas complètement abandonné dans la mesure où le Premier ministre a instruit les walis pour dégager des assiettes de terrain au profit des clubs, au dinar symbolique. Ces derniers devraient réaliser leurs centres de formation sur leurs fonds propres. Néanmoins, une aide financière sera remise aux clubs par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui est de l'ordre de quatre milliards de dinars (400 milliards de centimes). Cette aide qui sera partagée entre les clubs professionnels, était initialement destinée à la FAF. A l'évidence, les clubs ne devraient pas se contenter de cette maigre subvention quand on sait qu'ils sont habitués à des aides plus conséquentes de l'Etat. Ainsi, la crise financière qui frappe le pays touche aussi les clubs, lesquels ne bénéficieront plus de l'argent de l'Etat. Six ans après le lancement du professionnalisme en Algérie, le projet n'a pas avancé, alors que des fonds colossaux ont été dégagés par l'Etat. A titre d'exemple, une enveloppe financière été remise aux clubs pour l'achat des autobus. Or, cette aide a été carrément détournée par la plupart des clubs qui n'ont pas eu à rendre des comptes. La décision de geler le financement des centres de formation par l'Etat est un coup dur pour les clubs qui ne doivent plus compter sur l'argent de l'Etat.

Ces clubs gagneraient à imiter le Paradou AC qui a lancé son propre centre de formation et dont les joueurs formés évoluent en Europe ou dans le championnat de Ligue 1 en Algérie. Selon le président du PAC, Nouredine Zetchi, la réalisation du centre de formation du Paradou a coûté 300 millions de dinars (30 milliards de dinars), alors que le budget d'un club moyen dans le championnat de Ligue 1 en Algérie est de 400 millions de dinars (40 milliards de centimes). C'est dire qu'avec l'argent et les aides dont ces clubs avaient bénéficié depuis six ans, ils auraient pu réaliser leurs propres centres de formation.