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Session ordinaire de l'APC: Des mesures pour améliorer les recettes? et des «détails» à régler

par Houari Saaïdia

Le maire Boukhatem ouvre l'audience par cette «bonne nouvelle» pour Oran : une piscine olympique intégrant un mini-complexe nautique est projetée du côté de Zabana, à califourchon entre les tours Mobilart et la clinique Chelia (en face de l'esplanade de Sidi M'hamed). Pour un coût prévisionnel de 90 millions de DA, ce bassin olympique sera réalisé par une entreprise turque, selon les précisions du président de l'APC. «Au moment où je vous en fais l'annonce, le président du COA, Mustapha Berraf, doit être en réunion avec le BET turc», ajoute-t-il comme pour démontrer la célérité de l'opération. On n'en aura pas plus de détails. Avant de clore la parenthèse, le maire juge utile de confirmer, pour lever toute équivoque, qu'«il s'agit bien d'une piscine olympique puisque la longueur de la surface d'eau est de 50 mètres». «Condition nécessaire, mais pas suffisante», chuchote-t-on au premier rang de l'assistance.

Réalisation d'une piscine olympique par les Turcs

A juste raison d'ailleurs. En effet, pour qu'un bassin mérite le logo des cinq anneaux illustrant l'universalité de l'olympisme, il ne lui suffit pas d'être long de 50 mètres, mais il y a d'autres conditions à remplir : largeur de 25 mètres, 10 couloirs de nage (il faut qu'il dispose de 10 lignes d'eau numérotées de 0 à 9, bien que la compétition soit nagée dans les couloirs de 1 à 8), largeur de 2,5 mètres pour les couloirs, 2 mètres minimum et 3 mètres recommandés pour la profondeur, entre 24 et 28 °C pour la température de l'eau, entre autres critères de la Fédération internationale de natation (FINA). On présume donc, bien entendu, qu'on sait de quoi on parle, côté municipal?Après cet apéritif, s'ensuit le plat d'entrée. Un petit, mais non négligeable quand même, pécule tiré par la commune de la vente d'un lot de rebut ferreux au profit d'une entreprise publique de récupération. En contrepartie de 367 millions de Cts, 730 tonnes de déchets métalliques récupérés entre autres de la démolition ont été cédées à cet opérateur national. La transaction finalisée et l'argent bel et bien encaissé par la trésorerie communale, comme l'a confirmé le DRG, cela devait être formalisé par une délibération. Toujours dans le chapitre recettes, comme c'est 90% de l'ordre du jour de cette 4ème session APC de l'année qui s'achève que se taille cette rubrique sonnante et trébuchante, l'Assemblée adopte une série de délibérations dont la première concerne l'augmentation du droit de stationnement aux arrêts de bus en tissus urbain, à 1.000 DA le mois. Procédure envisagée ? Saisir la direction des transports avec recensement exhaustif des arrêts de bus en ville et délibération communale jointe au courrier, s'entend. Charge à la DTWO de notifier la nouvelle taxe à ses opérateurs transporteurs. S'ensuit, dans la droite ligne d'amélioration des recettes communales à travers la revalorisation des droits liés au transport et à la circulation, une délibération concernant la levée d'interdiction, en période diurne, de la circulation des poids lourd en ville, et son remplacement par une autorisation payante. Ce faisant, l'équipe de Boukhatem croit corriger une situation assez aberrante et infructueuse au plan de la finance. L'idée d'amendement est résumée ainsi par un membre de l'exécutif : « De toute façon, l'arrêté d'interdiction d'entrée en ville des poids lourds entre 7h et 19h était foulé aux pieds. Il n'y a pas eu d'effets significatifs en termes de décongestion du trafic intra muros, de limitation des nuisances sonores, de la pollution, de la dégradation de la voirie urbaine?Bref, interdire n'était pas le bon mode d'emploi. Pis, on était accusé par certains de mettre les bâtons dans les roues de la vie économique et l'activité commerciale dont ont besoin la ville et la société en général. Autant annuler l'interdiction et la changer par un mode d'autorisation restreinte, mettant en jeu un droit d'accès payant situé dans une fourchette en fonction du tonnage et de la catégorie de poids lourds».

De nouveaux droits et le problème d'application

Après un vote expéditif à main levée donnant lieu à une approbation à l'unanimité de cette résolution, qui vaut ressource, l'Assemblée s'en félicite aussitôt par la voix de son financier Brahmia Smail. Alors qu'il n'y a eu aucune demande de prise de la parole avant de procéder au vote, une voix fuse de la salle, précisément du compartiment « élus », pour faire cette remarque : « A quoi bon adopter une délibération productrice de revenus pour notre mairie si on est d'avance peu sûr qu'elle sera suivi d'effet sur le terrain. Lorsqu'un camionneur pénètre en ville sans ce fameux mot de passe, l'amende qu'il aura à payer au Trésor public, dans le meilleur cas où il est intercepté par un agent de police, ira-t-elle à la commune ? ». De quoi susciter cette réplique du maire : « Nous sommes une assemblée locale élue, dois-je te rappeler. On n'a pas un pouvoir de police. A Saint-Eugène, par exemple, on a pris un arrêté d'interdiction du marché informel de véhicules, à hauteur de l'Hippodrome. Si les choses évoluent sur place aujourd'hui comme si de rien n'était, ce n'est pas de notre faute ». En fait, ce n'est pas sur les amendes de contravention que le staff de Boukhatem compte, mais sur les entrepreneurs qui, à l'occasion de travaux de chantiers BTPH privés ou publics, doivent se présenter au guichet pour se faire délivrer une autorisation de circulation de leur flotte roulante ainsi que sur les opérations d'approvisionnement et de livraison de points de vente, notamment les grandes surfaces.

D'autres résolutions diverses ont été prises par l'Assemblée communale, parmi lesquelles la création d'un cimetière chinois de 7.200m² jouxtant la nécropole chrétienne «Tamazhouet» d'El-Hamri, la concession d'un nombre de parkings, l'octroi d'une subvention de 107 millions de DA à 144 associations sportives, les marchés d'achèvement de la réhabilitation de la station régionale de l'ENTV et du nouveau siège de la Radio d'Oran, de la réalisation de deux stades en gazon synthétique à la Cité Akid Lotfi, la modification de la délibération portant octroi d'une subvention pour la liquidation de l'Office communal des arts et de la culture, entres autres.