Soupçonnée
d'être la coupable du double meurtre dès la découverte effroyable des deux
cadavres des enfants, le mercredi 21 septembre, en fin d'après-midi, la mère
des deux victimes a été officiellement mise en examen au lendemain du crime par
le parquet. La piste du double meurtre commis par la mère, elle-même, a été
finalement retenue par le magistrat instructeur dans l'affaire des deux enfants
assassinés, le jeudi dernier. La mère avait été retrouvée devant les corps dans
un état hystérique. C'est le procureur de la République près le tribunal de
Constantine qui, dans une brève déclaration à la Radio régionale, a confirmé
cette thèse « impensable » en soulignant que la mère des deux enfants
assassinés est la principale accusée selon les premiers éléments des
investigations, non sans préciser que l'enquête est toujours en cours. Cette
intervention du magistrat, aussi brève soit-elle, était nécessaire pour calmer
les esprits des habitants, livrés à une peur panique quasi générale entretenue
par des histoires abominables, les unes plus alarmantes, voire plus
terrorisantes, que les autres. Mais l'énigme de cet acte impensable et
monstrueux, qui a mis en émoi toute la population, reste encore entière.
Personne ne trouve une explication plausible à cet horrible massacre commis par
une mère contre sa propre chair, égorgeant sa fille de 4 ans et étranglant un
autre nourrisson de 8 mois en le pendant à un fil électrique ! Dans le
voisinage direct de la famille meurtrie dans sa chair, les habitants de la cité
«Bosquet» à Sidi Mabrouk (Constantine) louent les relations avec les parents
des deux victimes. « On ne comprend pas ce qui s'est passé, la mère est
employée dans une société de production de médicament et le père est professeur
de sport, et tous les deux inspiraient le respect des voisins », ne cessent de
répéter sur des tons ahuris les riverains du bâtiment théâtre du drame.
Plusieurs interrogations sont dès lors posées par les enquêteurs, la mère
présumée coupable traversait-elle un épisode dépressif grave ? Ce à quoi
doivent répondre les spécialistes de l'hôpital psychiatrique «Belamri», de Djebel El Ouahch, où
se trouve gardée sous traitement la présumée auteure du double meurtre, en
l'occurrence la mère des deux petites victimes innocentes. Elle (la mère des
deux enfants) est actuellement sous traitement, car il faut « stabiliser son
état psychique » avant de donner un quelconque diagnostic sur son état mental,
indiquent des spécialistes interrogés à ce sujet. Un état mental autour duquel
tournerait toute la plaidoirie une fois le procès engagé. Les victimes
innocentes ont été enterrées ce jeudi au cimetière d'El Gammas en présence
d'une foule nombreuse.