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Pétrole: La réunion d'Alger, un espoir de consolidation des prix

par Mahdi Boukhalfa

Le ministre du Pétrole nigérian Emmanuel Ibe Kachikwu a estimé, jeudi, à Lagos, que même si «une réduction de la production de l'OPEP est peu probable, il y a un espoir que la réunion des pays producteurs d'Alger, le mois prochain, puisse aider à consolider les prix du brut. » Mais, il a émis des doutes quant à «la volonté des pays membres de l'Opep de réduire, volontairement, leur production lors de la réunion d'Alger, tout autant que les autres pays producteurs, comme la Russie ou les Etats-Unis». «Sommes-nous en train de réduire les volumes? Je ne le crois pas», a-t-il dit à des journalistes, avant d'ajouter que : «toutes les options sont sur la table et d'autres mesures pourraient avoir un impact sur les prix du brut».

Le ministre nigérian qui s'est interrogé si «cette réunion contribuera à faire progresser les prix», a estimé que «oui, si nous parvenons à des discussions fructueuses avec la Russie, les Etats-Unis et le Mexique». La Russie, les Etats-Unis et le Mexique sont de gros producteurs de brut et de gaz, non membres de l'Opep. Pour autant, le ministre nigérian du pétrole reste sceptique quant à un consensus sur la réduction de la production de brut pour soutenir les prix. «S'il y a un accord séparé et au sein de l'organisation, ce sera le début» a-t-il dit sur la question de savoir si les pays membres de l'Opep peuvent aller vers une nouvelle tentative de discussions sur un gel de la production.

Car en face, autant la Russie que les Etats-Unis et les autres pays producteurs, ont clairement annoncé qu'ils ne vont pas réduire leur production, bien au contraire, même si les cours du baril s'en ressentent. La Russie à elle seule produit 10,85 millions de barils/jour, les Etats-Unis également, et dès lors il est «inutile de discuter de gel de la production et vouloir, en même temps, produire plus», a fait remarquer le ministre nigérian.

Tout repose, en fait, sur les intentions des uns et des autres lors du Forum mondial de l'Energie d'Alger des pays producteurs, prévu fin septembre prochain. Début août, le président en exercice de l'Organisation, le ministre qatari Mohammed Ben Saleh Al-Sada avait, dans un communiqué, indiqué qu'une réunion «informelle des (14) pays membres de l'Opep est prévue en marge du 15ème Forum international de l'Energie», qui sera organisé du 26 au 28 septembre en Algérie», a-t-il précisé. L'Opep se préoccupe du «rétablissement de la stabilité et de l'ordre dans le marché pétrolier», a-t-il dit, avant de réaffirmer l'optimisme de l'Opep concernant un prochain rééquilibrage de l'offre et la demande, malgré la récente rechute des cours du brut. «Nous tablons sur une hausse de la demande de pétrole aux 3ème et 4ème trimestres», grâce à un rebond économique dans les «principaux pays consommateurs», relève-t-il. «La baisse des cours du pétrole observée récemment et la volatilité actuelle des marchés n'est que temporaire», ajoute le communiqué, qui a évoqué des facteurs conjoncturels dont l'annonce du Brexit et des surplus de stocks. Selon la presse spécialisée américaine, à Alger en septembre prochain, l'Opep devrait, de nouveau, discuter d'une réduction de la production de pétrole, après le ?'flop'' de mars dernier.

Les déclarations d'un possible accord entre pays opep et non-opep, à Alger, en septembre prochain, a déjà ranimé le marché pétrolier, qui poursuit une lente progression depuis le début du mois d'août, dans le sillage des déclarations optimistes de responsables de pays Opep. Vendredi, peu avant 10H GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre valait 50,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en très léger repli de 14 cents par rapport à la clôture de jeudi. Il a atteint en cours d'échange 51,22 dollars, son niveau le plus élevé depuis le 22 juin.

Par contre, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour la même échéance était quasi stable à 48,18 dollars (-4 cents par rapport à la clôture de jeudi). Il est monté vendredi jusqu'à 48,71 dollars, son record de vigueur depuis le 4 juillet.