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Ce qu'attendent les Européens de l'Algérie

par Moncef Wafi

Bruxelles s'intéresse à l'Algérie et ce n'est pas nouveau. L'Europe s'intéresse surtout à son gaz pour atténuer sa dépendance vis-à-vis de Moscou et trouver de nouveaux approvisionnements, mais aussi pour pouvoir gérer la crise des migrants. L'information rapportée, hier, par ?Politico', un media politique basé à Washington dont la version européenne est à Bruxelles, affirme que l'Union européenne (UE) serait prête à mettre en place un plan économique d'investissement massif, en Algérie, pour l'aider à relancer son économie face à la chute des prix du pétrole. Bruxelles, en échange, exige une plus grande ouverture du pays. « Ils savent qu'ils doivent changer », indique une source européenne anonyme bien au fait du dossier UE-Algérie, au sujet des autorités algériennes. Geoff Porter, le président de ?Afrique du Nord Risk Consulting, Inc', une société de risque politique spécialisée exclusivement en Afrique du Nord, a notamment déclaré que les entreprises aimeraient être en mesure de rapatrier leurs bénéfices en Algérie au lieu de recourir à des méthodes non avouées. Il s'est, également, montré optimiste sur le changement de la politique et de la mentalité en Algérie, qualifiant la démarche de l'UE de «bon investissement». Les termes de cet accord ?win-win' est de permettre aux deux côtés de trouver leurs comptes.

Pour les Algériens, des investissements massifs étrangers et une diversification de son économie, deux maîtres mots dans le nouvel ordre économique, prôné par le gouvernement Sellal et la sécurité d'approvisionnement énergétique et la lutte contre l'immigration pour l'Europe. Bruxelles cherche, aussi, à assouplir les règles d'investissement étranger strictes qui menacent, selon ?Politico', les négociations avec les majors européens tels que BP et Statoil prêts à investir davantage si le gouvernement algérien desserre son emprise sur les contrats internationaux. Dans le même temps, l'Algérie devra développer sa production d'énergie renouvelable pour faire face à la demande interne, et diversifier son économie pour sortir de la rente pétrolière, affirme ?Politico'.

C'est le sens de cet accord UE-Algérie qui boosterait l'économie du pays, toujours selon la même source. Rappelant les échanges de visites de haut niveau, ?Politico' revient notamment sur le projet du nouveau pipeline entre l'Espagne et la France, le ?MidCat' qui permettrait une hausse importante des livraisons de gaz algérien à l'Europe. En mai dernier, le Commissaire européen en charge de l'action pour le climat et l'énergie, Miguel Arias Canete, affirmait déjà que l'Algérie constitue un partenaire fiable pour l'UE, dans le domaine énergétique. Il s'agit, notamment, avait-t-il précisé, du domaine gazier où les deux parties veulent accroître les investissements, en amont, pour que l'«Algérie gagne sa position parmi les principaux fournisseurs de l'Europe». En matière d'énergies renouvelables, l'UE a annoncé son soutien aux mesures prises par l'Algérie, en matière d'efficacité énergétique.