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Taxe de 30 DT imposée à la sortie du territoire tunisien Hadjar tacle les trabendistes

par Abdelkrim Zerzouri

Les tentatives menées par des  protestataires ces derniers jours, au niveau des postes frontaliers, visant l'annulation de la taxe imposée aux véhicules qui quittent le territoire tunisien, auront été vaines.

Les Tunisiens ne cèdent pas, du moins pas dans l'immédiat, car rien ne permet d'espérer une annulation de la taxe en question, puisque celle-ci, obéissant à un dispositif législatif, a été adoptée dans le cadre de la loi de finances 2014, et ce n'est que dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2016, ou en décembre prochain, ou peut-être en été 2017, qu'on pourrait envisager son annulation. C'est le ministre tunisien de Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim, qui a fait cette déclaration à la presse, au début du mois d'août, laissant entendre que les autorités tunisiennes réfléchissent à la possibilité de « revoir » la taxe en question. Et l'intervention dans le débat de notre ambassadeur à Tunis, Abdelkader Hadjar, devrait mettre fin à la polémique autour de cette taxe de 30 DT imposée à tous les véhicules, pas seulement aux Algériens, lors de leurs sorties du territoire tunisien. L'ambassadeur d'Algérie en Tunisie a clairement accusé les trabendistes d'être derrière les mouvements de protestation initiés au niveau des postes frontaliers et réclamant l'annulation de la taxe en question. Pour l'ambassadeur algérien, les touristes Algériens qui viennent une ou deux fois par an en Tunisie ne sont pas affectés par le fait de payer 30 ou 60 DT. « Celui qui ne veut pas payer 30 DT aux autorités tunisiennes n'a qu'à rester en Algérie et ne pas venir en Tunisie, un point c'est tout », a-t-il tranché la question.

En termes diplomatiques, il s'agit d'une décision souveraine de l'Etat tunisien. Elle ne cible, donc, pas les Algériens en particulier, même si ces derniers font le gros lot des concernés par la taxe, vu le nombre important des touristes algériens qui traversent la frontière, 1,4 million l'an passé et le même chiffre est dans les prévisions de cette année. M. Abdelkader Hadjar a également critiqué les députés qui ont écrit au ministère des Affaires étrangères pour demander la levée de la taxe ou l'application de la réciprocité, en relevant que « rien n'interdisait au parlement Algérien de prendre une mesure du même type ». Et, ce qui semble pousser notre ambassadeur à l'inquiétude, ce sont les risques posés par ces mouvements de protestations à la frontière avec la Tunisie. « Les frontières algériennes sont sous tension à l'ouest comme au sud et avec la Libye. La seule frontière calme est celle avec la Tunisie. Aussi, il ne faut pas créer un problème sur une frontière calme pour une histoire de 30 DT », a-t-il souligné dans ce contexte. Voilà pour stopper net les spéculations nées de la rencontre, tenue mardi 16 août, entre le SG du ministère Affaires étrangères, Hassan Rabhi et le chargé d'affaires à l'ambassade de Tunisie à Alger, Chokri Latif. Lors d'une audience accordée par M. Rabhi au chargé d'affaires de l'ambassade de Tunisie, les deux parties « ont passé en revue les conditions de déplacement et de résidence des ressortissants des deux pays et les moyens de les améliorer davantage pour les hisser au niveau des relations privilégiées liant les deux pays et les deux peuples », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ils ont évoqué également, selon la même source, «les conditions d'accueil des citoyens algériens en déplacement en Tunisie durant la saison estivale, tout en soulignant l'importance de poursuivre les efforts pour lever les obstacles entravant le mouvement de déplacement de personnes entre l'Algérie et la Tunisie qui reste une destination touristique privilégiée pour les Algériens ».

Comme on le voit, la fameuse taxe n'a pas été évoquée dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, ni le gros problème de l'exportation de la pomme de terre, même si ce dernier dossier devait être au cœur du débat entre les deux parties.