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Relâchement en matière d'environnement et d'hygiène: L'exécutif communal mis devant ses responsabilités

par Houari Saaïdia

Le conseil exécutif d'hier est allé droit au but : les problèmes du train-train quotidien. Le timing, la mi-août, présageait un ordre du jour « extraordinaire », d'autant qu'aussi bien le maire que le SG étaient en congé. Ce n'était pas le cas finalement. En fait, les instructions données de fraîche date par le wali y étaient pour beaucoup.

Pour preuve, cette précision qui revenait en boucle dans la bouche du maire adjoint Meberbeche Hasni, ayant eu à présider l'audience en l'absence de Boukhatem Noureddine : « Les points énumérés au préambule de mon intervention, lesquelles sont les récentes directives du wali, il faut les prendre en charge en priorité et avec le plus grand soin ». De manière générale, les aspects traités relevaient de l'environnement et de l'hygiène du milieu. On peut supposer qu'ayant constaté un relâchement dans ces deux segments élémentaires du travail communal, que l'œil nu suffit pour en mettre à nu les tares, le chef de l'exécutif local a dû rappeler aux communaux que la gestion de la ville et l'entretien public ne prennent jamais de vacances.

Même si on se défend à l'unisson de ce grief, en soutenant à tous les étages de l'organigramme qu'on a jamais baissé de rythme, encore moins levé le pied, par rapport aux tâches quotidiennes, toujours est-il qu'on ne peut pas cacher le soleil avec un tamis. La réalité est là, éclatante. Et peu reluisante. Et ce n'étaient guère les points de situation, à la limite de la caricature comique, dressés à tour de rôle par les directeurs des chefs de secteurs urbains, qui pouvaient fonctionner en trompe-l'œil. Ceci alors que la plupart des responsables des divisions communales ou leurs intérimaires ont brillé par leur absence. Les absents ayant toujours tort, ceux-ci ont été accusés de produire beaucoup moins d'effort que les SU alors que paradoxalement ils avaient plus de moyens et de personnel. D'où des appels insistants, çà et là, pour une révision de fond en comble de la répartition et du déploiement du personnel municipal, un contingent de plus de 9.000 agents. « Les bras cassés, il y en a tant dans notre commune. Plaider le plan de gestion, c'est bien, mais il faut également mettre fin aux iniquités et aux injustices », a lâché un vice-président.

Le phénomène de prolifération dans les quatre coins de la cité de vendeurs de tous bords de la figue de Barbarie a été longuement évoqué. Le plus étrange, c'est que tous les intervenants qui ont eu à débattre de ce « dossier » parlaient à la 1ère personne du pluriel pour faire le constat et pour dénoncer (Nous constatons une recrudescence du fléau? Nous déplorons le laisser-faire?) et la 3ème personne du pluriel pour revendiquer et exiger : (Ils doivent circonscrire ce phénomène ou le limiter dans l'espace à défaut de pouvoir l'endiguer). En attendant que ces « ils » soient identifiés et responsabilisés, les tables fixes ou à roulettes de figues à Barbarie, véritable filon local qui « importe » son produit d'autres wilayas de l'Ouest, des ruelles et des placettes comme de grandes artères du centre-ville continuent d'être clochardisées par ces charriots à figues.

Dans ce registre, certains intervenants n'y sont pas allés par quatre chemins pour reprocher à la Police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (PUPE) son passivité dans la lutte contre ce cas d'espèce de marché informel sur la voie publique, au même titre que les charrettes qui continuent de se balader presque en toute liberté à travers toute la ville. « A la base, je crois savoir qu'il y a un manque d'effectif. Une douzaine d'agents pour toute la PUPE d'Oran, c'est fort peu insuffisant. Pour les charrettes, ne suffit-il pas d'intercepter le phénomène au niveau des entrées de la ville côté Aïn El-Beïda et El-Hassi ? », a remarqué un directeur de secteur urbain, tout en déplorant le fait qu'« une demande d'intervention communale contre une contravention ou une infraction de dépôt anarchique des déchets ménagers et de gravats sur la voie publique, d'étalage sur la voie publique ou de constructions sans autorisation de voirie ni permis de construire, notifiée en bonne et due forme à la PUPE, ne soit pas suivie d'effet promptement et traine pendant des mois ».