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La tension persiste à la frontière algéro-tunisienne

par Yazid Alilat

La tension persiste sur certains points de passage frontaliers entre l'Algérie et la Tunisie du fait de l'application unilatérale par les autorités tunisiennes d'une taxe d'entrée de 30 DT pour les touristes se rendant en Tunisie, y compris les ressortissants algériens. Hier lundi, c'est le ministère tunisien des Affaires étrangères qui est intervenu pour démentir les informations faisant état de la fermeture par les autorités algériennes du poste-frontière de Sakiet Sidi Youcef, dans le gouvernorat du Kef.

Le ministère tunisien a démenti «la fermeture dimanche par les autorités algériennes du point de passage frontalier au niveau de Sakiet Sidi Youcef (gouvernorat du Kef)», a indiqué le chargé de communication Naoufel Labidi. «La circulation des véhicules a été bloquée pour une courte durée suite à un mouvement de protestation mené par des citoyens algériens pour protester contre l'application d'une taxe d'entrée en Tunisie de 30 dinars», a-t-il précisé à l'agence TAP. Il a ensuite souligné que «la circulation a été rétablie dès 10h30 dimanche». Selon M. Labidi, «les autorités tunisiennes et algériennes mènent des négociations permanentes pour faciliter l'entrée des touristes algériens sur le sol tunisien». Mais la tension reste de mise.

Dimanche, et en plus du poste-frontière de Sakiet Sidi Youcef, une trentaine de personnes avaient bloqué le poste-frontière de Bétita, à 150 km de Tébessa.

Selon l'un d'entre eux, les protestataires veulent exercer une pression pour que le gouvernement tunisien prenne une décision immédiate avant que la saison estivale, qui est à son apogée en ce mois d'août, ne s'achève et que leur revendication, la suppression de la taxe d'entrée de 30 DT, reste insatisfaite comme en 2015. Une revendication reprise par des députés de la région, qui ont adressé une requête en ce sens au ministère des Affaires étrangères.

Cette affaire a fait l'objet d'une lettre au MAE du président du groupe parlementaire du parti El Adala, Lakhdar Benkhelef, et la députée Samira Dhouaïfia du MSP à Tébessa. Depuis le début du mois d'août 2016, plusieurs actions de protestations, avec blocage momentané des voies de passage, avaient été signalées aux postes frontaliers algéro-tunisiens par des touristes, mais surtout des riverains se rendant régulièrement en Tunisie, pour protester contre cette taxe de passage, certains revendiquant la réciprocité, côté algérien. Selon le gouverneur de Gafsa, «cette taxe imposée par une loi adoptée par le Parlement tunisien ne sera annulée que par une autre loi approuvée par le même Parlement». Une suggestion qui semble guider la position algérienne, jusque-là muette sur cette affaire, même si une partie de l'Exécutif est en vacances.