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Cité St-Charles: Des habitantes en colère en appellent au wali

par J. Boukraâ

Insalubrité, fuites d'eau et infiltration, dégradation continue des parties communes, prolifération des rats, insectes et autre bestioles. C'est le quotidien de plusieurs dizaines de familles qui occupent la cité Saint-Charles (Saim Mohamed non loin de la rue Mohamed Boudiaf). Une cité composée de plusieurs blocs d'une quinzaine d'étages où près de 400 familles sont recensées car le chiffre réel n'est connu par personne tant le moindre espace est exploité. Malgré les multiples cris de détresse des habitants, le cadre de vie dans la cité ne cesse de se dégrader. En plus de la détérioration des parties communes, le manque d'hygiène suscite la colère des habitants de la cité qui croule sous les ordures. Dès l'entrée de la porte principale, l'air est difficilement respirable, du fait des odeurs nauséabondes qui se dégagent.

Cette situation a poussé des habitantes de la cité à monter au créneau pour dénoncer cet état de fait. Malgré leur âge avancé, un groupe de femmes se sont déplacées à notre rédaction.

El Hadja Cherifa, 82 ans, qui habite dans cet immeuble depuis 1963 ne trouve pas les mots pour décrire la dégradation de sa cité. « Venez voir, vous serez étonnés. Située en plein centre-ville, notre cité mérite plus d'attention de la part des responsables concernés.

Elle n'a jamais été réhabilitée comme ce fut le cas pour d'autres cités. Toutes les canalisations d'évacuation des eaux usées sont défectueuses. Et l'eau coule à longueur d'année le long des murs causant des dommages certains à l'infrastructure avec tous les risques qui en découlent». El Hadja Rokia, une septuagénaire, ajoute que «ces infiltrations qui traversent tous les étages s'accumulent causant des dégâts considérables». «Ces eaux usées véhiculent toutes sortes de maladies et ce sont les enfants qui y sont particulièrement exposés. Pire, des courts-circuits sont fréquemment enregistrés à cause de ces infiltrations. Nos vies sont en danger».

«Le spectacle est désolant à la vue de ces tas d'ordures, notamment sur les terrasses.

L'image des eaux usées stagnantes devant l'entrée principale en est la preuve. Et tous les escaliers sont cassés », dira El Hadja Saadia. «Quand il pleut, la situation devient catastrophique, puisque l'étanchéité pose problème depuis longtemps. Les habitants, chacun à sa façon, évacuent les eaux», ajoute-t-elle. Hadja Cherifa a aussi signalé l'absence d'éclairage dans les parties communes. Pour ce qu'est des ascenseurs, elle nous dira que « chaque bloc dispose de deux appareils, mais on utilise seulement un, sous prétexte que la pièce de rechange est chère ».

Après avoir attendu vainement l'intervention des services concernés, ces femmes âgées viennent de lancer un nouvel appel en direction du wali d'Oran pour intervenir et mettre un terme au calvaire qu'ils endurent. «Nous invitons les autorités locales à nous rendre visite pour constater de visu dans quelles conditions nous vivons. Nous sollicitons le wali d'Oran pour la création d'un vrai comité de quartier qui prend réellement en charge notre cité. Nous sommes prêt à cotiser pour les travaux », concluent nos interlocutrices.