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Sidi Bel-Abbès: Une association sur les traces de la statue «Chute d'Icare»

par M. Delli

Depuis sa création il y a environ trois années, l'association Amal pour la sauvegarde du patrimoine culturel et architectural de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, présidée par Talha Djelloul, ne cesse de mener des actions pour sensibiliser l'opinion publique et les autorités locales sur l'importance de sauvegarder les joyaux de l'architecture hérités de l'époque coloniale, à l'image des somptueux châteaux et autres œuvres d'art dont la quasi-totalité ont été soit vandalisés soit pillés. Au grand étonnement des militants de cette association, la plainte déposée par l'association contre x en mai 2015 a été classée pour le motif «recherches infructueuses» de la statue baptisée par son sculpteur «Chute d'Icare» qui était jusqu'en 1986 dans le jardin de la Patte d'Oie. Selon Amal, il s'agit d'une statue classée au patrimoine artistique universel et jouit d'une valeur inestimable. Où est donc passée cette statue faite par le sculpteur Auguste Maillard en marbre blanc noble représentant une femme nue ? Seul les élus et les responsables communaux d'avant 1986 sont en possession d'information en mesure de mettre les enquêteur sur la trace de cette statue dont la disparition fait polémique. Plusieurs versions sont données et aucune n'a abouti à cette œuvre d'art comme cela a été le cas de La Baigneuse du jardin d'Essai d'Alger qui a été retrouvée en Tunisie. Parmi les responsables communaux, il y a ceux qui sont décédés en emportant le secret avec eux mais d'autres sont encore en vie et peuvent apporter des informations utiles aux enquêteurs. Il est vrai qu'à l'époque des APC du FIS, beaucoup de sculptures du jardin public ont été détruites, mais la Chute d'Icare a survécu jusqu'en 1986, a-t-on assuré. On estime que la sculpture dont le poids est estimé à environ 320 kilos a été enlevée par des agents de la commune pour être remplacée par un banal canard. La statue devait être entreposée au service des travaux de la commune, mais depuis aucune trace. Des indiscrétions avancent la thèse de la disparition de la statue avant son arrivée au service des travaux du fait qu'un véhicule l'aurait conduite vers une destination inconnue. Elle se trouve soit dans une villa d'un haut responsable soit elle a traversé les frontière, a-t-on commenté. Si tel est le cas, c'est qu'il y a eu des complicités et des langues qui ne veulent jusqu'à présent pas se délier. Il ne s'agit sans doute pas de faire de la recherche, mais de l'investigation.

Le parquet de Sidi Bel-Abbès est interpellé pour relancer la plainte et exiger des recherches approfondies qui aboutiront certainement à des explications sur une partie da la mémoire collective qui a mystérieusement disparu.