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Une légère baisse et quelques explications: Le poisson perd quelques dinars

par J. Boukraa

En ce début de semaine, les prix du poisson ont connu une «petite» baisse par rapport au mois de ramadhan. Même si de l'avis des consommateurs cette baisse est insignifiante vu les prix toujours exorbitants, certains détaillants avancent une baisse entre 200 et 500 dinars sur les prix du poisson blanc. Une petite virée effectuée hier matin au marché d'El-Hamri permet de constater que le poisson a perdu «quelques dinars». La sardine est proposée entre 250 et 300 dinars, le poisson blanc est négocié entre 1.300 et 3.000 dinars. Des prix qui restent bien évidemment hors de portée de la plupart des ménages. Un vendeur ambulant nous dira que «les prix ont baissé». «La crevette royale est à 3.000 dinars contre 3.500 la semaine passée, la crevette moyenne est à 1.800 dinars alors qu'il y a quelques jours je la vendais à 2.000 dinars. Le merlan est à 1.300 dinars contre 1.600 la semaine passée, le faux merlan à 600 dinars. L'espadon je l'ai vendu hier (dimanche) à 2.000 dinars, alors que durant le mois de ramadhan il était proposé à 2.500 ». Pour les autres espèces de poisson, notre instructeur ajoute que «la ?'vraie bonite?' et le loup de mer sont cédés à 1.000 dinars le kilo, le rouget à 1.500 dinars, le calamar entre 2.000 et 2.500 dinars le kilo selon le calibre. Le faux calmar est à 1.300 dinars». Pour ce qui est du poisson bleu, la sardine médiane était proposée hier au marché d'El-Hamri entre 250 et 300 dinars. Interrogé sur les raisons de cette légère baisse, notre interlocuteur dira que «la production a connu une petite hausse ces derniers jours comparativement au mois de ramadhan qui a été marqué par une période de mauvais temps. De même une partie des pêcheurs ont limité leur sortie en mer durant le mois sacré». Durant ramadhan, la sardine qui n'est pas très demandée a connu une baisse. Traditionnellement, le poisson bleu n'est pas le premier plat auquel pensent les jeûneurs aux premiers jours de ramadhan, alors que les prix du poisson blanc étaient en hausse.

Pour M. Mendli, président de la chambre de la pêche et de l'aquaculture d'Oran, «l'organisation est le premier problème du marché du poisson qui reste sous l'emprise des intermédiaires qui, eux-mêmes, sont soumis à l'offre, donc à la production. De sa sortie du bateau jusqu'à son arrivée entre nos mains, le prix double et parfois triple».

En attendant les halles à marée et le marché de gros

Pour ce responsable, «comme le marché du poisson répond à la loi de l'offre et la demande, il est logique en cette période de repos biologique (fermeture de la pêche au chalut à l'intérieur de la zone des 3 miles marins à partir des côtes) que les prix du poisson blanc soient en hausse. La pêche au large au-delà des 3 milles nécessite de gros moteurs et un investissement coûteux. Les chalutiers et les petits-métiers qui activent dans la pêche côtière (à l'intérieur de la zone des 3 milles) ne peuvent répondre à la demande ». Pour ce qui est du poisson bleu et de la sardine en particulier, M Mendli dira que durant cette période la production est bonne «ce matin (hier) le casier de 18 kilos été proposé aux ports de pêche d'Oran et d'Arzew entre 2.000 et 2.500 dinars. Mais malheureusement, vu la multiplication des intermédiaires, il atterrit dans le couffin du consommateur à des prix exorbitants ». Le président de la chambre de la pêche d'Oran a également expliqué cette flambée des prix qui persiste par l'absence d'une «organisation effective» du métier de pêcheur et des vendeurs de détail. «Ce qui provoque la flambée des prix du poisson c'est la multiplication des intermédiaires, le simple pêcheur est pointé du doigt à tort ». «Des mesures doivent être prises pour lutter contre ce phénomène, comme l'organisation des halles à marée aux ports de pêches. C'est la seule solution pour identifier tous les intervenants et connaître la traçabilité du produit avant d'arriver au consommateur. Le cahier des charges est prêt », a-t-il indiqué. « Le projet du marché de gros du poisson annoncé il y a quelques années qui n'a pas encore vu le jour peut fortement contribuer à l'organisation du secteur. Nous demandons aussi le transfert de la gestion des ports de pêche au ministère de tutelle. Actuellement, les ports de pêche sont gérés par l'EGPP relevant du ministère des Transports ».