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Constantine -Jet d'eau transformé en piscine: Les habitants de Zouaghi tirent la sonnette d'alarme

par A. M.

Face aux dangers représentés par les baignades des enfants dans les jets d'eau installés au milieu de la voie à circulation rapide, de nombreux résidents de la cité Zouaghi ont lancé, hier, un véritable signal d'alarme aux autorités leur demandant d'intervenir pour interdire ces baignades ou les fermer carrément en les asséchant.

«Les enfants sont totalement inconscients des risques qu'ils encourent avec la circulation automobile à grande vitesse qui se fait de part et d'autre du bassin qui est dépourvu de barrières de protection, preuve en est ces accidents mortels déjà enregistrés sur ce tronçon, ainsi que des dangers potentiels d'électrocution du fait que ces jets d'eau fonctionnent à l'électricité», a déclaré un parent qui avoue craindre une catastrophe, d'autant plus que le lieu n'est pas surveillé.

Cette montée au créneau des parents intervient au moment d'une forte canicule qui continue à accabler la population de l'Est, notamment les plus jeunes qui se trouvent sans occupation et sans moyens pour aller à la mer, et qui se mettent à la recherche de la moindre source de fraîcheur. Le manque patent d'infrastructures de baignade, ajouté à la chaleur et à l'oisiveté, fait que ces jeunes se dirigent tout naturellement vers ces jets d'eau qu'ils transforment en piscines. Au jet d'eau implanté dans le jardin du 18-Février de Zouaghi, nous avons rencontré, hier matin, de nombreux jeunes, ainsi que de moins jeunes, qui se débattaient, à grands cris et à moitié habillés, dans ce bassin, heureux de se rafraîchir. «Nous n'avons pas où aller, nous dit un enfant d'une dizaine d'années sorti tout ruisselant du bassin. Pour se rafraîchir durant ces journées de grosses chaleurs, il n'y a que la piscine olympique du stade Hamlaoui. Malheureusement, celle-ci est tout le temps occupée et il faut payer pour y entrer. Il faut aussi avoir les moyens pour se déplacer jusqu'à la mer qui se trouve à Skikda, à Collo ou à Jijel».

Et pour éluder la question d'hygiène, il rétorquera que l'eau du bassin est changée chaque jour. Un autre garçon d'une quinzaine d'années dira que cette occupation est tout de même plus saine et inoffensive que le fait de nager dans l'oisiveté du quartier, source, selon lui, de «machakel» (problèmes). Tout le groupe de baigneurs à la petite semaine qui nous a entouré de crier en chœur: «Qu'on nous ouvre des piscines dans le quartier !».