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Constantine -Le calvaire des transports !

par A. Mallem

Après un congé «spécial» qui, dans certains cas, a dépassé les cinq journées consécutives à cause de la coïncidence de l'Aïd El-Fitr, avec la fête de l'indépendance et de la jeunesse ainsi qu'avec le week-end, la reprise du travail s'est faite hier pour l'administration et l'ensemble des secteurs d'activités. Une reprise difficile, il faut le dire, et fort agitée à certains égards, surtout au niveau des transports et les échos que nous avons recueillis hier matin ont fait état d'une «matinée infernale» vécue par les usagers sur différents axes, plus particulièrement celui de Constantine - Ali Mendjeli. Et dans ce domaine, ce sont les femmes travailleuses qui ont souffert le plus. «C'était insupportable et inhumain !», ont clamé des femmes fonctionnaires dans des administrations de la ville des ponts. «Par une chaleur approchant les 40°, nous sommes venues de Ali Mendjeli pour rejoindre nos postes, entassées comme des sardines, la majorité debout, mal à l'aise dans un bus de transport urbain privé ressemblant à une chaudière, roulant à petite allure et s'arrêtant à toutes les stations pour embarquer encore, et encore, d'autres passagers», se sont-elles lamentées.

Selon d'autres, la matinée a profité aux taxieurs réguliers ainsi qu'à ceux de la fraude qui se sont sucrés en imposant le transport à la course. «A la station terminale d'Ali Mendjeli, a affirmé une pharmacienne travaillant dans une officine au quartier Bouchama, les taxis étaient alignés l'un derrière l'autre et les chauffeurs fumaient tranquillement la cigarette en sirotant le café. Ils refusaient tout trajet «par place» où chaque passager est obligé de débourser 100 dinars au lieu des 80 qu'il paie en temps normal, lui préférant la «courça», comme ils disent, tout en imposant au passager le tarif de 600 dinars la course individuelle entre Ali Mendjeli et Constantine». Et un usager de cette ligne de s'élever contre ces «véritables actes de piraterie» qui apparaissent toujours au cours des périodes de tension.

C'est, à peu de chose près, les mêmes plaintes que nous avons entendues chez les usagers des lignes de Massinissa, d'El-Khroub ou de Aïn Smara, dans les deux sens. Et lorsque nous avons rapporté ces situations au président de la fédération locale des chauffeurs de taxis affiliée à l'UGCAA, M. Bouadi en l'occurrence, ce dernier a rejeté toute la responsabilité de ce comportement indigne sur «une poignée» de taxieurs, toujours les mêmes, qui ne sont pas affiliés à notre syndicat.

«Ces derniers profitent de ces occasions pour gagner plus d'argent sur le dos de l'usager en salissant la profession et en portant préjudice sur toute la corporation des taxieurs», s'est-il élevé de sa part contre ces pratiques malhonnêtes. Les usagers, quant à eux, font appel aux contrôleurs de la direction du transport leur demandant de redoubler d'activité au cours de ces périodes de tension et de sanctionner sévèrement tous les «actes de piraterie» des transporteurs, privés ou publics, qui ne respectent pas le règlement.