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Le budget
supplémentaire de l'exercice en cours, doté d'un montant de 238 milliards, a
été adopté jeudi par l'APC d'Oran. Première remarque : sans le « coup de main »
de la wilaya qui, à travers son directeur de l'Animation locale relevant de la
DAL, chargé de mission par le wali, qui a pu convaincre, gros dossier sous le
bras, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, du cas «
spécifique » d'Oran, ce BS aurait été d'un niveau inférieur de plusieurs
dizaines de milliards. Et il aurait, sans l'apport du ministère, posé plus de
problèmes qu'il n'en a résolus finalement. En clair, il s'agit d'une subvention
conséquente de 67 milliards dont a bénéficié la municipalité pour faire face à
4 mois de salaires impayés de ses personnels, un fort contingent de plus de
8.000 travailleurs. Elle qui bouffe 90% de son portefeuille dans le
fonctionnement, dont 90% dans les rémunérations. Autant dire que la plus grande
et non moins nantie commune du pays peine encore à assumer son budget. Et, en
dépit d'un effort éloquent - sauf pour un aveugle- de l'équipe de Boukhatem de secouer le cocotier de la trésorerie, la
dépendance aux subventions de l'Etat a de beaux jours devant elle. On aura beau
geler ou annuler des marchés non encore lancés, cesser de faire la fine bouche
et se serrer la ceinture, contrôler les compteurs Sonelgaz
et Seor, repasser au peigne fin les factures d'Oran
vert, d'Oran propreté et d'Ermesso, les frais des
carburants et des lubrifiants? tout cela ne servirait pas à grand-chose si le
niveau des recettes en restait là. 80 milliards de recettes, BP et BS ensemble,
pour l'année 2016, aurait sans doute valu des acclamations pour une commune «
petite » ou même « moyenne ». Mais pas pour Oran la métropolitaine. Cela vaut
juste ce qu'il vaut : une petite amélioration, un léger mieux. Mais, somme
toute, il semble que la municipalité est dans la bonne voie, comme en
témoignent les 11 délibérations de la même AG du jeudi dernier, relatives à
l'augmentation de différents droits et de nouvelles tarifications de prestation
de services.
Avec ce BS, le budget global de l'exercice 2016 s'élève ainsi à 863 milliards de centimes, égal en dépenses et en recettes. La section de fonctionnement se taille la part belle : 740 milliards. Pour la section d'équipement et d'investissement, c'est : 257 milliards. Deux chapitres en sont concernés : biens meubles et immeubles (33,2 milliards) et travaux neufs et grandes opérations (224 milliards). Pour l'excédent reporté, il est question d'un montant de 96 milliards et pour la dotation, on note un montant de 160 milliards. Avec une facture de fonctionnement très lourde, mais qui n'est pas forcément incompressible comme le veulent faire croire certaines analyses erronées, la ville d'Oran a toutes les peines du monde à équilibrer son budget et à optimiser l'équipement et l'investissement. Avec des dépenses qui, malgré les efforts, restent encore loin de la rationalisation préconisée, des recettes fort disproportionnées avec les ressources propres, le budget communal qui oscille autour des 800 milliards ne répond plus aux besoins d'une cité métropolitaine. Il n'y a pas péril en la demeure, certes, mais l'équipe de Boukhatem sent le danger se rapprocher. Ce n'est pas l'intuition du conseil municipal, ce n'est pas non plus un scénario qui ressort d'une étude-projection. Ce sont les faits, les vicissitudes de la gestion quotidienne et la tendance des évènements sur la scène qui le prédisent. Il y a urgence de revoir le système archaïque et inefficace de la trésorerie communale et de mettre à niveau le système de régie afin d'améliorer les recettes. Ainsi, sur les 501 milliards de cts dont est doté le budget primitif (BP) 2016 de la commune d'Oran, seulement 91 milliards, soit 19%, sont consacrés à l'équipement et l'investissement. |
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