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Campagne de sensibilisation sur les maladies chroniques durant le ramadhan: Près de 300 nouveaux cas de diabète et d'hypertension dépistés

par J. Boukraa

La campagne de sensibilisation et de dépistage de maladies chroniques lancée depuis le début du mois de ramadan par l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) Front de mer à la mosquée Ibn Badis, a connu une affluence plus que satisfaisante, estiment les organisateurs. Près de 4.000 personnes ont bénéficié de consultations dans le cadre de cette action. Sur près de 4.000 personnes, environ 130 cas de diabète confirmés et près 120 personnes hypertendus ont été dépistés. Les résultats confirment, si besoin est, l'importance primordiale du dépistage. Les personnes chez lesquelles on a découvert ces pathologies (confirmées et suspectes) ne soupçonnaient absolument pas qu'elles en étaient atteintes. Les concernés ont été orientés vers des structures spécialisées pour une éventuelle prise en charge. Ceci ramène à la prise en charge active du malade, d'où le rôle du médecin qui doit, selon les spécialistes, adopter une attitude agressive pour l'aider d'abord à accepter sa maladie puis la combattre en insistant sur le strict respect des prescriptions médicales et des consignes du médecin traitant.

Pour le diabète à Oran, on parle d'une prévalence qui varie entre 10 à 12% chez les personnes âgées entre 35 et 65 ans. Pour les médecins, l'autre danger de la maladie est que 50% des malades ne suivent pas à la lettre les prescriptions avec un manque d'assiduité quant à la prise du traitement aux horaires voulus. Pourtant, le diabète reste considéré comme maladie chronique, invalidante et surtout coûteuse et s'accompagnant de complications. La prévention, le dépistage précoce et le respect des heures de traitement sont les meilleures protections contre l'évolution de la maladie.

«Avec une prévalence alarmante chez les jeunes et en perpétuelle augmentation chez les adultes, le nombre de personnes hypertendues à Oran a atteint le taux inquiétant de 35%, alors que parmi la population, ils sont nombreux ceux entre 35 et 45 ans qui n'ont aucune idée de leur tension artérielle », estiment les spécialistes. Ce qui peut avoir des conséquences graves sur leur vie et peut entraîner d'autres complications.

De nombreux hypertendus ne présentent aucun symptôme ; l'hypertension est alors découverte à un examen systématique ou une consultation motivée par autre chose. Les patients présentant une maladie chronique, notamment ceux qui prennent quotidiennement des médicaments, sont dispensés de jeûne, et il faut les y encourager. Pourtant, certains tiennent à jeûner, convaincus de se sentir bien et d'être en mesure de réussir leur jeûne sans se mettre en danger. Malheureusement, ces patients ne consultent pas systématiquement leur référent médical avant de prendre cette décision, persuadés qu'il s'acharnera à vouloir les dissuader de jeûner, et ils ne le consultent pas non plus pendant le mois de ramadan, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent aux urgences pour une grave complication?

Trois stands de sensibilisation, dépistage et prise en charge sont organisé à la mosquée Ibn Badis depuis le début du mois sacré. Les organisateurs tenteront, au cours de cette campagne, de sensibiliser les jeûneurs, notamment ceux présentant ces pathologies, sur les précautions à prendre, si le jeûne leur est conseillé. Une équipe médicale est aussi mobilisée pour faire face à toute éventualité.