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Après une éclipse de quelques mois: Les commerçants dénoncent le retour en force de l'informel

par K. Assia

L'informel est de retour. Plusieurs ruelles et quartiers jusque- là évacués des commerçants informels, il y a quelques années, ont été envahis, ces derniers jours, par des vendeurs à la sauvette. C'est dans le quartier de Mdina Jdida que le constat est le plus désolant. En effet, des vendeurs ambulants venus des quatre coins de la ville d'Oran, ont élu domicile dans plusieurs ruelles et même des places publiques, au su et au vu de tout le monde. Profitant de la saison estivale et surtout du mois de Ramadhan et à quelques jours de la fête de l'Aid El Fitr, ces marchands usent de tous les stratagèmes pour échapper au contrôle, en écoulant divers produits, à des prix défiant toute concurrence. Au centre-ville, dans les quartiers populeux, sur les esplanades, le moindre espace libre est squatté par ces revendeurs de produits en tous genres. Le long de la cité ?Dar El Hayat', des dizaines de revendeurs se sont installés, entravant la circulation piétonne. Tout se vend. Certains ont même squatté la grande place située à hauteur du boulevard Colonel Abderrezak et qui sert désormais, de station pour les chauffeurs clandestins.

La situation devient, de plus en plus, alarmante et inquiétante selon de nombreux riverains. Même constat à Gambetta, Maraval, Choupot, Hai Sabah. A vrai dire, l'activité informelle a nettement augmenté, selon certains commerçants travaillant dans la légalité. Les mètres carrés des trottoirs sont partagés par les revendeurs d'occasion qui n'hésitent pas à proposer des vêtements, des jouets, des gâteaux, entre autres, Avec l'arrivée des émigrés, l'activité va doubler et le choix sera varié, expliquent certains commerçants informels. Très rodés et maîtrisant les différentes règles de l'informel, ces jeunes ne se sentent pas en infraction, vis-à-vis de la loi. Pour eux, gain oblige. Ils ont des familles à nourrir et des charges à régler, ajoute-t-on. Du côté de certains consommateurs, cette activité continue à occasionner une série de désagréments à la fois pour la santé du citoyen et pour l'environnement. «Ces produits sont écoulés, en dehors du circuit légal, et représentent, donc, un risque pour la santé du consommateur», indique-t-on.

Le wali d'Oran avait donné, il y a quelques mois, des directives aux P/APC et chefs de daïra, ainsi qu'aux brigades de la DCP pour libérer les espaces publics. De même qu'un arrêté de wilaya n°15-13, a été adressé à tous les maires et les services de la Sûreté de wilaya d'Oran, pour son application. L'opération a ciblé tous les commerçants dont les restaurants, les cafétérias, les vulcanisateurs, les crémeries et autres prestataires de services. L'arrêté interdit tout squat d'espaces publics, exposition de marchandises sur la voie publique et exercice d'activité contraire au registre de commerce. Les commerçants sont contraints de respecter les nouvelles dispositions, faute de quoi ils seront mis en demeure. Ils doivent, également, présenter leurs documents pour attester leur activité.

Lancée en 2012, l'opération d'assainissement initiée par les pouvoirs publics a permis d'éradiquer 104 sites de commerce informel. Quelque 1.800 intervenants devaient être insérés dans le circuit légal, notamment, dans des marchés de proximité sachant que les autorités locales ont prévu de réaliser ces enceintes commerciales, dans les cités et les quartiers de la ville et ce, afin de lutter, efficacement, contre le fléau.