Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

A propos de la villa de Bouteflika à Genève: Les précisions de la Présidence

par Moncef Wafi

La Présidence de la République a tenu à réagir promptement et démentir l'information rapportée ce jeudi par le quotidien El Watan sur «La luxueuse villa de Bouteflika à Genève». Dans un communiqué rendu public par l'APS, la Présidence indique que la résidence en question, une villa de près de 35.000m², est un «patrimoine de l'Etat et, plus exactement, une résidence officielle de la Mission Permanente de l'Algérie auprès des Nations unies à Genève» et qu'elle «n'a jamais été utilisée» par le président Bouteflika «ni à titre officiel ni à titre privé» en réponse aux informations reprises par El Watan qui cite en fait le quotidien suisse Le Temps. L'article paru en page 4 de l'édition de jeudi d'El Watan, reprend une enquête du journal helvétique sur l'immobilier détenu par des dignitaires arabes en Suisse intitulée : «A Genève, les pays arabes rivalisent dans l'immobilier de prestige». Cette villa à Pregny-Chambésy, commune du canton de Genève, qui s'étend sur près de 35.000 mètres carrés et dispose d'un court de tennis, a été achetée en 2009 par l'Etat algérien pour 30 millions de francs suisses. La propriété dispose d'un immense jardin français qui permet d'admirer la vue sur le lac et le Jura tout proche, décrit Le Temps selon lequel l'endroit est idyllique, mais aussi idéalement situé entre l'aéroport et le quartier des organisations internationales. D'après ce même journal, le président Abdelaziz Bouteflika y passait régulièrement ses vacances. «Le Président, très diminué par un accident vasculaire cérébral subi en 2003, y vient-il toujours ? S'est demandé également le journal à la lumière de la dernière visite effectuée par le chef de l'Etat à Genève en avril pour des «contrôles médicaux périodiques». On se souvient que la Présidence de la République avait annoncé dans un communiqué laconique transmis à l'APS, le 24 avril dernier, le déplacement de Bouteflika à Genève. Si la Suisse n'est pas une destination inconnue pour Bouteflika, -il y avait séjourné déjà en 2009 pour raisons médicales- ni pour les dignitaires du régime, il n'en demeure pas moins que pour ses derniers rendez-vous médicaux, il avait opté pour la France, et plus précisément Grenoble après l'épisode du Val-de-Grâce.

La réponse ou plutôt le démenti de la Présidence concernant cette villa aurait du être envoyée à la source de l'information, le quotidien suisse, et non pas à l'organe qui l'a reprend en le citant évidemment. «L'information sur la présidence étant de plus en plus verrouillée, la mission algérienne n'a pas souhaité répondre à nos questions», écrivait encore ce mardi Le Temps ce qui expliquerait peut-être ce manque d'entrain des Algériens à envoyer un démenti au journal suisse. Le choix de répondre à El Watan est lui-même une énigme puisque l'information avait été relayée le jour même de la parution de l'article par des sites d'informations électroniques.