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Selon l'Association «Sirius»: L'Aïd El-Fitr mercredi 6 juillet

par Abdelkrim Zerzouri

L'Aïd ?El Fitr', le mardi 5 ou le mercredi 6 juillet ? La question inévitable qui taraude tous les esprits des jeûneurs, remet au goût du jour, une ancienne querelle entre les scientifiques de l'Association ?Sirius' d'Astronomie et les Autorités religieuses, lorsqu'il s'agit de trancher pour une date ou une autre.

Et même si l'Association ?Sirius' d'Astronomie reconnaît publiquement que seul le Comité des Croissants Lunaires du ministère des Affaires religieuses est habilité à se prononcer sur la date effective de l'Aïd, il n'en demeure pas moins qu'on va, dans les faits et gestes, dans le sens contraire, en affirmant, sans le moindre doute, que l'Aïd ?El Fitr' sera célébré le mercredi 6 juillet. Et, soutient-on encore, dans un communiqué, rendu public avant-hier, « toute vision du croissant lunaire, le lundi 4 juillet, au soir sera erronée ». Certes, ce n'est qu'un avis scientifique donné par l'Association ?Sirius' d'Astronomie, certifiant que « le lundi 4 juillet, la Lune se couchera, avant le coucher du Soleil et sera strictement invisible d'Algérie, du monde arabe et de toute les régions à l'Ouest, jusqu'en Amérique du Sud ou le croissant sera, marginalement visible, au télescope dans une petite portion du continent, et que, de ce fait, les Algériens doivent compléter le mois de Ramadhan à 30 jours et célébrer le premier jour de l'Aïd ?El Fitr' le mercredi 6 juillet », mais « le ton injonctif donne l'impression que l'on veut imposer, cet avis, aux autres plus que le Coran, dont les textes Saints se réfèrent à l'observation du croissant lunaire, lors de la nuit du Doute, pour décider sur cette base, et de cette seule base, s'il y a lieu d'aller vers une complétion du mois de Ramadhan, à 30 jours, ou s'arrêter à 29 jours », selon des avis, largement, partagés au sein de l'opinion publique. La science ne fait pas bon ménage avec le doute, tout comme le Comité national des croissants lunaires (CNCL) et les astronomes qui ne sont jamais arrivés à s'entendre sur la question. Il est très rare que l'avis des scientifiques, à propos du début du Ramadhan et de sa fin, notamment, soit suivi, à la lettre, par les membres du CNCL, et lorsque cela arrive, ce n'est que par pure coïncidence de visions et non le fait de prendre pour, argent comptant, ce que disent les calculs astronomiques, à tel ou tel propos. Ainsi, les avis foncièrement opposés au sujet de la date du début du Ramadhan, les uns (Sirius) affirmant l'impossibilité de l'observation du croissant lunaire, le 5 juin et les autres (CNCL) ayant soutenu le contraire, lors de la nuit du Doute, peuvent se répéter, à la veille de l'Aïd ?El Fitr'. Comme dans ces rendez-vous, le doute est toujours permis, avec toujours deux options probables à la carte, liées toutes deux à l'observation ou l'inobservation du croissant lunaire, les religieux n'admettent pas qu'on puisse fixer la date du début du Ramadhan ou celle de l'Aïd El Fitr, avant l'heure, avant la nuit du Doute. Le Coran étant, à leurs yeux, clair à ce sujet, « jeûner suite à l'observation du croissant lunaire et rompez le jeûne de la même manière, c'est-à-dire, suite à sa réapparition dans le ciel », une observation de préférence à l'œil nu par des comités éparpillés, à travers le territoire national. Si des témoins viennent soutenir qu'ils ont vu le croissant lunaire (ou le contraire), aucun calcul scientifique, aussi rigoureux soit-il, ne tiendra la route ou ne fera référence, à moins d'avoir, préalablement, développé la même vision.

Il faut bien comprendre la portée religieuse, philosophique, pour ne pas tomber des nues, lorsque le CNCL « ignore » l'avis des scientifiques et se fie strictement, aux témoignages des membres de ses comités, répartis sur le territoire national, lesquels assument la responsabilité au nom de tous les Musulmans. Par ailleurs, l'Association ?Sirius' d'Astronomie trouve qu'il est important de revenir sur les circonstances de l'annonce du début du Ramadhan.

Pour rappel, Sirius a annoncé que toute observation du croissant lunaire, lors de la nuit du Doute (5 juin) est impossible, mais le Comité national des croissants lunaires a décidé de valider, les témoignages de l'observation du croissant lunaire, dans deux wilayas, déclarant le 6 juin comme premier jour du Ramadhan. Apparemment cela a été très mal digéré par ?Sirius' qui revient dans ce communiqué rappeler que « le Comité national des croissants lunaires, en validant des observations ?impossibles' scientifiquement, et cela contre l'avis insistant de l'astronome membre de leur Comité, a commis un impair, même si cela ne remet pas en cause la validité de la ?fetwa' ». « Nous acceptons qu'une mauvaise ?fetwa' vaille mieux que la ?fitna, mais la répétition de ces erreurs, en série, devient pesante et nous espérons que cela ne sera pas, encore, le cas cette année », insiste les termes du communiqué de ?Sirius'. Non sans cacher ses craintes en soulignant que « la situation est, encore, plus compliquée que cela » car comme l'a démontrée l'expérience des années précédentes, « il y a une possibilité non négligeable que le croissant invisible des pays arabes sera, tout de même, «vu», en particulier d'Arabie Saoudite et l'Algérie pourrait s'arranger pour ne pas sortir du « consensus » arabe. Aussi, le mardi 5 juillet a une chance d'être proclamé le premier jour de l'Aïd, pour de mauvaises raisons! ». Enfin, gardons l'avis scientifique bien en mémoire, selon lequel l'Aïd El Fitr devrait être célébré le mercredi 6 juillet, et attendons la décision du CNCL, dans la soirée du lundi 4 juillet, pour confirmation ou une autre? vexation. Mardi ou mercredi, Bonne fête de l'Aïd à tous.