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Début des épreuves de la deuxième session: La même intox !

par Mokhtaria Bensaâd

C'est avec beaucoup d'appréhension et d'inquiétude que les candidats à l'examen du bac se sont dirigés, hier, vers les centres d'examen, sous haute surveillance. Une première journée marquée par de fortes perturbations de l'Internet. Une mesure prise par le gouvernement pour dissuader les fraudeurs mais qui n'a pas réussi à isoler les internautes, totalement, de la toile. L'accès aux réseaux sociaux a été possible grâce au réseau privé virtuel VPN que les internautes ont téléchargé gratuitement, pour établir la connexion. Une parade qui a laissé planer le suspense, le premier jour du bac, puisque des sujets d'Histoire et de Géographie ont été postés sur Facebook et présentés comme étant des sujets authentiques du bac. Mais après vérification, il ne s'agissait pas du même sujet que celui proposé aux candidats, durant la matinée d'hier. Devant ces nouvelles rumeurs qui ont circulé, les parents d'élèves retenaient leur souffle craignant que le même scénario ne se répète, après le scandale de la première session. Dans ce climat tendu de la matinée, certains se sont amusés à faire des commentaires sur Facebook concernant cette coupure d'Internet, qualifiant cette décision de mesure qui démontre « une incompétence dans la maîtrise de la situation ». Des commentaires postés avant, durant et après le déroulement des épreuves d'Histoire et de Géographie.

Les syndicats boycottent les tournées dans les centres d'examen

Du côté des syndicats de l'Education, la corporation était divisée entre partisans et opposants à cette mesure d'intervention sur l'Internet. Mais, la majorité a boycotté les visites habituelles aux centres d'examen. Le CNAPEST, le SNTE, le CLA et l'UNPEF ont refusé de faire des tournées dans les centres d'examen, considérant que ces établissements sont surveillés par leurs collègues et qu'il n'y avait pas de raison de douter de leur crédibilité.

Concernant, cependant, la coupure d'Internet, le porte-parole du CLA, M. Hakem a catégoriquement, dénoncé l'interruption de l'Internet, la qualifiant de « mesure qui touche à la liberté d'expression ». Et d'ajouter : « Est-on capable de maîtriser la situation ou non ? Il faut savoir ! ». Il a, toutefois, exprimé le vœu que le bac ne soit pas « encore une fois décrédibilisé ».

Pour sa part, le SNAPEST a préféré couper la poire en deux. Son coordinateur national, M. Meriane a souligné que « cette coupure d'Internet est une solution conjoncturelle qui devrait être suivie d'une solution définitive pour préserver la crédibilité de cet examen ». Le premier responsable du SNAPEST a insisté pour que « l'opinion publique soit informée des tenants et aboutissants de cette manœuvre (la fuite massive, lors de la première session) et des objectifs recherchés derrière». Il a, également, appelé à «sanctionner les responsables de cette fraude et ceux qui ont laissé exploiter les failles du système ». Concernant le déroulement de l'examen, au premier jour, M. Meriane a tenu à dénoncer «l'inerdiction d'accès au centre d'examen du représentant du SNAPEST, à Oued R'hiou, par le chef de centre et l'intervention de la police pour le faire sortir de l'établissement». Pour sa part, l'UNPEF a exprimé sa satisfaction des conditions de déroulement de l'examen durant la matinée et soutenu la mesure prise par le gouvernement de couper l'Internet. Le premier responsable de ce syndicat, M. Dziri, a expliqué que puisque «la maturité fait défaut pour un examen aussi important, la mesure de couper l'Internet est une décision sage pour préserver la crédibilité du bac».