Vainement, un huissier de
justice effectue depuis quelques jours des visites répétées dans les alentours
de l'Hôtel Cirta, dans le but de notifier l'ordre d'évacuation ou de libération
des lieux aux commerçants, dont les locaux sont situés dans le périmètre
d'extension de l'hôtel Cirta. C'est l'aboutissement d'une longue démarche
entamée avec les travaux d'extension de l'hôtel Cirta, lesquels travaux
nécessitent plus d'espace afin de permettre la réalisation du projet (une
piscine, une salle de remise en forme, d'un restaurant de gala, d'un second
restaurant ouvert 24h/24 et d'une suite présidentielle), et exigent ainsi la
démolition d'une dizaine de locaux commerciaux situés sur le chantier. Onze
locaux commerciaux, pour être précis, indiquent les propriétaires concernés,
non sans marteler qu'ils ne remettront pas les clés à l'huissier de justice qui
ne cesse d'aller et venir sur les lieux. Pour mémoire, les onze propriétaires
de locaux commerciaux ont émis des réserves dès les premiers jours de l'annonce
de cette expropriation pour «utilité publique», revendiquant particulièrement
une révision à la hausse du prix du mètre carré, et soulignant dans ce sens
qu'il ne s'agit nullement d'une expropriation pour utilité publique car c'est
l'hôtel Cirta qui bénéficiera de l'espace libéré, exclusivement dédié à une
activité purement commerciale. Côté pouvoirs pulics,
on parle de modernisation du quartier Bardo. En tout état de cause, les
plaintes de certains propriétaires ont été récusées par les juges, à la suite
des actions engagées dans ce contexte devant le tribunal, mais on ne perd pas
espoir en sondant une intervention des autorités administratives qui les
rétablirait dans leur droit. Les onze propriétaires concernés avouent qu'ils
ont bien reçu les indemnisations financières, selon les prix des locaux
commerciaux, fixés «d'une manière unilatérale», mais ils continuent à
revendiquer, en sus de ce dédommagement, l'attribution en location d'un local
commercial. C'est que la somme qui a été accordée dans le cadre de
l'indemnisation financière ne suffit pas pour l'achet du moindre petit local,
surtout si l'on ajoute au registre que la somme en question a été divisée entre
héritiers. «Dès qu'on transforme un bien immobilier en argent, il s'évapore. Et
figurez-vous que ces locaux commerciaux constituaient la source de vie
principale pour plusieurs familles, c'est pour cela qu'on lance un appel aux
autorités locales, et au ministre de l'Intérieur, pour nous trouver une
solution équitable qui nous permettrait de continuer à travailler et ne pas nous
pousser à dépenser cet argent résultant des indemnisation et devenir des
chômeurs au bout de quelques semaines », lancent les commerçants concernés.
Enfin, face au refus opposé par ces derniers à la demande de l'huissier de
justice, en l'occurrence la remise des clés des locaux, il est très probable
que la force publique soit réquisitionnée, dans les prochains jours, pour
démolir les locaux commerciaux en question, manu militari.