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Constantine - Travaux d'extension de l'hôtel Cirta: Les commerçants installés sur le site sommés de libérer les lieux

par Abdelkrim Zerzouri

Vainement, un huissier de justice effectue depuis quelques jours des visites répétées dans les alentours de l'Hôtel Cirta, dans le but de notifier l'ordre d'évacuation ou de libération des lieux aux commerçants, dont les locaux sont situés dans le périmètre d'extension de l'hôtel Cirta. C'est l'aboutissement d'une longue démarche entamée avec les travaux d'extension de l'hôtel Cirta, lesquels travaux nécessitent plus d'espace afin de permettre la réalisation du projet (une piscine, une salle de remise en forme, d'un restaurant de gala, d'un second restaurant ouvert 24h/24 et d'une suite présidentielle), et exigent ainsi la démolition d'une dizaine de locaux commerciaux situés sur le chantier. Onze locaux commerciaux, pour être précis, indiquent les propriétaires concernés, non sans marteler qu'ils ne remettront pas les clés à l'huissier de justice qui ne cesse d'aller et venir sur les lieux. Pour mémoire, les onze propriétaires de locaux commerciaux ont émis des réserves dès les premiers jours de l'annonce de cette expropriation pour «utilité publique», revendiquant particulièrement une révision à la hausse du prix du mètre carré, et soulignant dans ce sens qu'il ne s'agit nullement d'une expropriation pour utilité publique car c'est l'hôtel Cirta qui bénéficiera de l'espace libéré, exclusivement dédié à une activité purement commerciale. Côté pouvoirs pulics, on parle de modernisation du quartier Bardo. En tout état de cause, les plaintes de certains propriétaires ont été récusées par les juges, à la suite des actions engagées dans ce contexte devant le tribunal, mais on ne perd pas espoir en sondant une intervention des autorités administratives qui les rétablirait dans leur droit. Les onze propriétaires concernés avouent qu'ils ont bien reçu les indemnisations financières, selon les prix des locaux commerciaux, fixés «d'une manière unilatérale», mais ils continuent à revendiquer, en sus de ce dédommagement, l'attribution en location d'un local commercial. C'est que la somme qui a été accordée dans le cadre de l'indemnisation financière ne suffit pas pour l'achet du moindre petit local, surtout si l'on ajoute au registre que la somme en question a été divisée entre héritiers. «Dès qu'on transforme un bien immobilier en argent, il s'évapore. Et figurez-vous que ces locaux commerciaux constituaient la source de vie principale pour plusieurs familles, c'est pour cela qu'on lance un appel aux autorités locales, et au ministre de l'Intérieur, pour nous trouver une solution équitable qui nous permettrait de continuer à travailler et ne pas nous pousser à dépenser cet argent résultant des indemnisation et devenir des chômeurs au bout de quelques semaines », lancent les commerçants concernés. Enfin, face au refus opposé par ces derniers à la demande de l'huissier de justice, en l'occurrence la remise des clés des locaux, il est très probable que la force publique soit réquisitionnée, dans les prochains jours, pour démolir les locaux commerciaux en question, manu militari.