Soutenues par les pouvoirs publics, les associations caritatives et les bienfaiteurs, les actions de solidarité ont tendance à se généraliser, presque à l'excès, durant le mois de Ramadhan, mais rarement elles ne durent plus d'un mois.

Généralement, cet élan de solidarité demeure synonyme de jeûne, dans une atmosphère et d'odeurs du mois de Ramadhan, et sa limite arrive avec une clôture par des dons d'habits de l'Aïd au profit des enfants issus de familles nécessiteuses. La particularité cette année nous vient de la mosquée Chentli qui participe avec d'autres lieux de culte dans ces actions de générosité.

Puisant ses ressources auprès de bienfaiteurs, la mosquée Chentli sort du lot des actions de solidarité avec une touche très particulière. C'est un salaire assuré pour 300 familles démunies, près trois millions de centimes sous forme de denrées alimentaires, où rien ne manque. « Nous avons signé une convention avec des bouchers, et les familles concernées, sélectionnées ou choisies parmi les nécessiteux à la suite d'une enquête sociale très approfondie, s'approvisionnent directement auprès de ces bouchers en prenant des quantités qui peuvent servir pour une semaine, et revenir l'autre semaine pour la même opération, emportant des viandes blanches et rouges », selon l'imam de la mosquée. Ajoutant dans ce sens que la valeur globale des achats de viandes pour chaque famille tourne autour de 2 millions de centimes, laissant l'autre million pour le consacrer à d'autres denrées alimentaires.

L'imam de la mosquée Chentli tiendra à rappeler que « le lieu de résidence, la rue Achour Rahmani Chérif (Bardo), où se trouve l'ancienne mosquée Chentli, n'est pas un critère absolu dans l'élaboration de la liste des bénéficiaires de ces dons, venant exclusivement de bienfaiteurs qui refusent de s'identifier, car les familles peuvent résider au centre-ville, tout comme elles peuvent venir de la nouvelle ville Ali Mendjeli ». Et lorsqu'on apprend que cette action de solidarité se prolonge bien après l'Aïd El-Fitr.

Elle peut durer jusqu'à quatre mois, selon l'imam de la mosquée Chentli, on peut dire que c'est de loin la meilleure action de solidarité durant ce mois sacré, du moins au niveau local. Très loin de ce couffin de Ramadhan qui a épuisé tous ses arguments et qu'il faudrait franchement « réformer », surtout à cause des petits trafics, minables, qui l'accompagnent chaque année. Enfin, la mosquée Chentli a remis des couffins, aussi, aux nécessiteux, d'une valeur approximative de 4000 dinars, mais ce sont des dons de bienfaiteurs, particulièrement collectés au niveau des espaces commerciaux.