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Appel à la révision du système d'enregistrement des médicaments: La CNAS peut économiser 1,5 milliard de dollars

par M. Aziza

L'Algérie dépense une moyenne de 3 milliards de dollars pour l'importation des médicaments, contre 1 milliard à la production. La facture de l'importation peut être réduite davantage, pour peu que les pouvoirs publics revoient à la baisse les délais d'enregistrement des médicaments produits localement.

Le PDG du laboratoire algérien El Kindi, Farouk Essam, a affirmé lors d'un iftar organisé mercredi passé au profit de la presse nationale que les services de la sécurité sociale ( CNAS) peuvent largement économiser 1,5 milliards de dollars rapidement avec l'apport des producteurs nationaux , si les autorités sanitaires révisent le régime du système d'enregistrement des médicaments de la production nationale. Il a souligné que le délai d'enregistrement est de deux 2 ans actuellement. C'est trop long et constitue un vrai obstacle pour les investisseurs.

Le PDG affirme que, à lui seul, le groupe El Kendi est capable de réduire les prix de nouveaux médicaments, une fois enregistrés et produits localement et, du coup, il fera gagner 200 millions de dollars à la CNAS. Justement 70 médicaments proposés par le laboratoire El Kendi attendent leur enregistrement. A noter que le laboratoire en question a enregistré 140 produits (médicaments) depuis le lancement effectif de l'activité de son groupe en 2009. Le groupe avait déjà procédé à une réduction des prix des médicaments sur le marché algérien dès l'entrée en production de l'usine entre 2009-2010. Essam Farouk a affirmé que le marché algérien est prometteur, il est classé deuxième grand marché des médicaments en Afrique après l'Afrique du Sud et deuxième du monde arabe, après l'Arabie saoudite. Le marché algérien va devancer l'Arabie saoudite, dans quelques années, selon les pronostics.

A noter que le groupe El Kendi a consenti, en Algérie, l'un des plus grands investissements dans le domaine de la pharmacie. L'usine située à la zone industrielle Sidi Abdellah, qui a d'énormes capacités de production, fabrique localement 114 produits pour le traitement de maladies chroniques et du cancer. L'usine de Sidi Abdellah a reçu l'agrément de l'agence américaine du médicament FDA (Food and Drug Administration). Elle dispose d'une capacité de production actuelle de 66 millions d'unités par an. Avec les nouvelles extensions et l'usine jumelle, la production pourra passer à 100 millions d'unités par an, dira le Dr Essam Farouk.

Le montant global de l'investissement s'élève à 100 millions d'euros, selon le PDG du groupe qui affirme que 40 millions d'euros supplémentaires ont été consentis pour le projet d'une usine jumelle, dont les travaux sont à 80%. Cette usine entrera en production vers la mi-2017, elle aura la double capacité de celle déjà existante. Le groupe El Kendi ne compte pas s'arrêter là puisqu'il vient d'acquérir une nouvelle assiette pour un futur projet dans l'industrie pharmaceutique, d'un montant d'investissement initial de 40 millions d'euros, pour la production des injectables et des médicaments bio-similaires.

Boudiaf sollicite les producteurs nationaux

Le PDG du groupe El Kendi affirme que le ministre de la santé les a sollicités à deux reprises. «Nous avons été conviés à des réunions de travail où le ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf nous a donnés toutes les garanties pour nous aider à développer l'exportation».

Farouk Issam a tenu à préciser que cette invitation n'était pas adressée seulement au groupe Kendi, mais à l'ensemble des producteurs nationaux ; le ministre s'est engagé devant les producteurs nationaux d'intervenir personnellement pour lever toutes formes de contraintes qui entravent les opérations d'exportation. L'objectif est de permettre aux producteurs nationaux d'exporter leur produit, notamment dans les marchés africains et arabes.

Le 1er responsable du laboratoire El Kendi a affirmé que son groupe prospecte les marchés de l'Afrique de l'Ouest, notamment ceux ayants des procédures d'enregistrements de médicaments similaires à l'Algérie. Une délégation de Côte d'Ivoire avait récemment visité l'usine d'El Kendi ainsi que d'autres laboratoires nationaux, pour des échanges commerciaux. Dr Abdulmounem Al Ali, directeur général d'El Kendi abonde dans le même sens en affirmant que le laboratoire, qui emploie 1120 personnes, dont plus de la moitié est affectée à la production, compte exporter une partie de sa production vers d'Afrique de l'Ouest. 30 produits dans les aires thérapeutiques cardiologie, neurologie, psychiatrie, et maladies respiratoires ont déjà été ciblées pour entamer des opérations d'exportation.

A noter enfin qu'El Kendi est une entreprise pharmaceutique algérienne, avec un financement direct étranger de production de médicaments.