Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Benflis sur l'affaire El Khabar-Cevital: Il y a «instrumentalisation de la justice»

par R. N.

Pour Talaie El Houriyet, parti de Ali Benflis, le verdict prononcé mercredi dans l'affaire El-Khabar-Cevital montre qu'il y a «instrumentalisation de la justice » et « viol de la liberté d'expression ». Dans un communiqué rendu public jeudi, le parti de Benflis estime que « le régime politique en place révise la Constitution, remanie le gouvernement et multiplie les professions de foi démocratiques sans que rien d'essentiel ne change dans sa nature intrinsèque et dans ses comportements innés ».    Il estime que la décision de justice dans l'affaire El-Khabar « rassemble toutes les outrances auxquelles l'Etat de non droit peut avoir recours pour punir l'insoumission, la non allégeance et la non compromission ».

Il y a dans cette affaire de « l'abus de pouvoir », du « non respect des lois », de « l'instrumentalisation de la justice et le viol de la liberté d'expression et du droit à l'information».

«Depuis le départ, les pouvoirs publics ont cru devoir donner une tournure politique à une transaction commerciale qui, dans un Etat de droit, ne les aurait concerné ni de près ni de loin. A un moment où l'on parle abondamment d'un nouveau modèle économique, cette immixtion politique dans un acte commercial n'est pas de bon augure », affirme encore le communiqué de Talaie El Houriyet.

« Les Etats de non droit veulent souvent apparaître comme étant scrupuleux et s'emploient à donner un vernis de légalité à leurs agissements politiques arbitraires. Cela a été manifestement le cas dans l'affaire du Groupe El Khabar », lit-on encore.

Pour le parti d'un ancien garde des Sceaux, « nul n'ignore dans notre pays que la justice n'est pas un pouvoir indépendant et qu'elle n'est qu'un appareil auxiliaire du régime en place tout comme l'ensemble des autres institutions constitutionnelles que ce régime politique a réussi à satelliser et à soumettre à son bon vouloir».

«Le groupe El Khabar est victime d'un abus de pouvoir et d'un déni de droit», tout autant que «la Constitution, les lois de la République, l'indépendance de la justice, les libertés individuelles et collectives ainsi que la liberté d'entreprendre, la liberté d'expression et le droit à l'information».