La Protection civile a rendu public un bilan des plus alarmant faisant état de quatre décès par noyade survenus en l'espace d'une semaine. Mardi dernier, deux enfants de la même famille ont péri dans une retenue d'eau située à la bourgade de Metamir dans la commune de Boukader à l'ouest de Chlef.

Selon des témoins oculaires, le premier enfant âgé de 9 ans qui se baignait a lancé un appel au secours après s'être noyé.

C'est son frère âgé de 17 ans qui a plongé pour le sauver mais en vain. Les deux adolescents ne referont plus surface. Alertés, les éléments de la Protection civile se sont rendus aussitôt sur les lieux pour repêcher les corps des deux victimes. Sept plongeurs ont été mobilisés. Les dépouilles ont été transférées vers la morgue de l'établissement public hospitalier EPH de Sobha. Le père des deux victimes, en colère, dira: «Mes enfants sont morts, mais il y aura irrémédiablement d'autres drames tant que persisteront ces pièges à ciel ouvert qui échappent à tout contrôle et qui ne sont pas délimités par une barrière ou une clôture de protection ». Pour la troisième victime, il s'agit d'une fillette de 8 ans.

Cette dernière a été repêchée d'une tranchée submergée d'eau, creusée pour les besoins d'une canalisation de gaz naturel. Et enfin, la quatrième victime, c'est également un enfant de 13 ans qui payera de sa vie en se baignant dans une retenue d'eau.

Des témoignages poignants recueillis ici et là nous renseignent un peu plus sur la dureté de la vie à laquelle sont confrontés ces innocents. Des enfants issus de familles démunies qui ne peuvent se permettre d'aller à la plage ni de payer les frais de la piscine qui se trouve au chef-lieu de la wilaya. Autre lieu fréquenté lors des fortes chaleurs, le réseau d'irrigation appelé « seguia » qui va de la sortie ouest de Chlef à l'entrée est d'Oued Sly, sur la RN-4, et qui attire beaucoup de monde. Et qu'importe la qualité de l'eau, pourvu qu'elle rafraîchisse ! Désormais, l'image fait partie du décor de la ville. Même les jets d'eau sont pris d'assaut par les enfants lors de la canicule. Il faut souligner que les services de la Protection civile n'ont pas cessé de multiplier les campagnes de sensibilisation sur ce terrible fléau. « Cet appel récurrent à la vigilance ne peut, toutefois, avoir qu'un impact limité si d'autres intervenants, tels la Gendarmerie nationale, l'ANBT, l'Education, les parents, l'hydraulique et les collectivités locales, n'élaborent pas une stratégie concertée de lutte contre ce phénomène », feront remarquer les citoyens.