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Journaliste, chroniqueur et responsable technique au Quotidien d'Oran: Mohamed Fodil BABA HAMED nous a quittés hier

par D. B.

Notre confrère et ami Mohamed Fodil BABA HAMED, journaliste chroniqueur et responsable technique à la rédaction du Quotidien d'Oran, nous a quittés hier, à l'âge de 64 ans des suites d'une longue maladie.

Jusqu'au bout, il s'est battu avec courage contre la maladie, qui a fini par avoir le dernier mot. La rédaction du Quotidien d'Oran perd plus qu'un brillant confrère, elle perd aussi un ami et un frère.

Auprès de nous comme au sein de la grande famille de la presse, Fodil s'était imposé par sa rigueur professionnelle et ses qualités humaines. Il avait cette double capacité à exercer son métier sans concession tout en tissant un réseau d'amitiés fidèles. Fodil comme à son accoutumée, même dans les pires moments de sa maladie, se voulait rassurant envers ceux qui le soutenaient à distance, car Fodil était ainsi, fier, digne, prompt à déjouer les élans de compassion. Il a conduit sa fin de vie comme toute son existence, forçant l'admiration et une vitalité non dénuée d'un sens de l'humour tout personnel, entre cynisme et dérision. Fodil, ne sera plus là pour nous éclairer de son intelligence, nous émouvoir par son humanité et nous ravir de ses anecdotes? Il sera néanmoins toujours vivant parmi nous à travers ses tranches de vie que nous lirons indéfiniment avec délectation. Journaliste, chroniqueur et directeur technique du Quotidien d'Oran depuis sa création en 1994, il avait lancé la chronique «Tranche de vie» qu'il signait «El-Guellil» (Le Pauvre). Dans sa tranche de vie, les pensées d'El Guellil vagabondent à la surface des choses, et savent souvent pénétrer, comme sans y penser, dans le destin anonyme des Algériens ordinaires. Tranche de vie évoque en fait un diagnostic du pauvre, un journal intime pour tous ceux qui, pour une raison ou une autre, sont restés au bord de la route, et qui vivent accrochés éternellement à l'espoir. En 2006, il avait réuni une partie de ses chroniques dans un recueil qu'il intitula, d'ailleurs, «Tranche de vie». « Fais-nous encore rire de nos malheurs, de nos travers ; l'Algérie en a besoin pour sortir la tête de l'eau » lançait, il y a 10 ans Sadek Hadjrès dans sa préface à un recueil de chroniques de Fodil BABA HAMED paru en 2006. BABA HAMED était un touche-à-tout. Il a été tour à tour imprimeur, fonctionnaire à Sonatrach et animateur au Théâtre Régional d'Oran et membre de la troupe musicale engagée Ahl Eddiwane. Il a également fait un passage à l'ONCIC et collaboré avec plusieurs quotidiens nationaux dont «Alger Républicain».

Il a été inhumé hier après la prière d'El Asr au cimetière de Aïn El Beïda