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Fraude au bac: Des partis politiques dénoncent une «déliquescence de l'Etat»

par Yazid Alilat

L'onde de choc de la fraude durant les épreuves du Bac 2016, reconnue par le ministère de l'Education nationale et dénoncée par les syndicats du secteur, a fatalement donné du grain à moudre pour les partis de l'opposition. Le gouvernement, de son côté, aurait tenu une réunion sur ce dossier qui aurait, selon certaines sources, réuni le Premier ministre Abdelmalek Sellal, avec les ministres de l'Education nationale, de la Poste et des TIC, ainsi que des responsables des services de sécurité. Au menu de cette réunion, la fuite des sujets du bac, les solutions à prendre en urgence, dont une éventuelle autre session de cet examen. Après les syndicats, qui ont dénoncé cette fraude, les partis politiques sont eux également descendus dans l'arène pour fustiger l'absence et la déliquescence de l'Etat. Dans son communiqué final rendu public hier samedi, qui a sanctionné les travaux vendredi de la 12ème session ordinaire de son Conseil national, le RCD a violemment dénoncé une ?'déliquescence généralisée'' dans le pays. Le parti, dirigé par Mohcine Belabbas, estime que ?'la récente fuite des sujets du bac participe de cette déliquescence généralisée'', et ?'son ampleur et son étendue illustrent le délitement des valeurs et l'avilissement de la culture d'Etat''. Pour le RCD, il est évident qu'une fraude de cette ampleur ne pouvait avoir lieu sans des complicités haut placées. ?'Elles confirment également cette démarche qui procède d'une volonté délibérée qui suppose des complicités à des niveaux élevés des institutions.''

De son côté, le parti de Ali Benflis, Talaie El Hourryet, accable le gouvernement pour cette dérive dans l'examen le plus prestigieux de la vie d'un élève. A l'issue d'une réunion mensuelle ordinaire de son bureau politique, le parti de Benflis, à propos de cette fraude, affirme avoir ?'pris connaissance avec consternation de la fraude qui a gravement entaché le déroulement des examens du baccalauréat.'' Ce qui a, poursuit le communiqué, ?'pénalisé les candidats, semé le trouble, l'inquiétude et l'angoisse au sein de leurs familles et projeté une image lamentable du sérieux et de la crédibilité qui devraient caractériser l'Etat et ses institutions.'' Pour le Bureau politique de Talaie El Hourryet, ?'le cours gravement faussé des examens du baccalauréat résume à lui seul le niveau jamais égalé de déliquescence de l'Etat et d'atteinte à son autorité.''

Par ailleurs, la ministre de la Poste et des TIC Houda-Imène Feraounn, a démenti les informations qui ont fait état de l'organisation d'une seconde session du bac sur sa page facebook, vendredi soir. Elle a qualifié ces informations dans des déclarations au site ?'TSA'' ?'d'erronées''. ?'Aucune des pages n'est à moi, à mon ministère ou aux services de mon ministère. On ne communique pas sur Facebook !'', explique la ministre. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la ministre de l'Education nationale et les syndicats n'ont pu définir une démarche pour sortir de cette impasse, et le dernier mot devrait revenir au gouvernement, qui décidera, en fait, si cet examen sera refait ou pas. Toutes les options sont sur la table, au moment où les services de sécurité traquent toujours les auteurs de cette immense fraude.