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FODIL A RENDU L'AME

par A. B.

BABA HAMED Mohamed El Fodil est décédé hier matin après une longue et pénible lutte contre une maladie qui a eu raison de lui. Un décès qui ne serait qu'un voyage de proximité pour nous et pour lui qui aimait les voyages particuliers de l'esprit, étant forgé dans l'université des artistes et des troubadours, gardant en permanence un sourire qui narguait tous les superflus de la vie. Il a pris soin de ne pas emporter avec lui une culture de travail d'équipe et une complicité de groupe qui s'est avérée être l'assise principale du Quotidien d'Oran.

Directeur au Quotidien chargé de la coordination depuis sa création, il avait cette force rare de l'intuition qui lui permettait de dispenser des touches et des retouches d'artiste peintre pour contraindre le journal à respecter ses plus belles conformités. Très loin du conformisme plat des amateurs, on lui doit une participation sans faille à l'architecture de l'âme du journal qu'il a défendue de toutes ses forces. Il avait l'art de se départir de son faux profil tranchant pour ramasser la diplomatie et la camaraderie nécessaires pour venir à bout des petites étincelles humaines qui chagrinaient. Il trouvait toujours des recettes pour aplanir les bouderies et les susceptibilités qui naissent parfois naturellement entre les hommes dans le partage des territoires communs.

Imprimeur, homme de théâtre, cinéaste et journaliste, il a formé toute une génération d'architectes de la presse écrite.