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Boumerdès: Journée contre le tabac

par O. M.

La Journée mondiale sans tabac vise à mettre l'accent sur le rôle décisif des professionnels de la santé dans la lutte antitabac. En contact permanent avec la population des fumeurs, ils sont plus aptes et proches à aider ces derniers à modifier leur comportement en alertant sur les conséquences désastreuses causées par la consommation du tabac, dira le Dr Haddad, directeur de la santé de Boumerdès et d'ajouter que pour prendre en charge les personnes dites ?grands fumeurs', la localité des Issers verra dans les jours à venir la création d'un service de sevrage tabagique qui sera installé au niveau du Centre intermédiaire des soins ambulatoires (CISA) et sera animé par cinq médecins généralistes qui auront subi une formation pour pouvoir intervenir, assister et suivre cette catégorie de personnes. Pour sa part, le représentant de l'OMS en Algérie, le Dr Bah Keita, présent avant-hier pour célébrer la Journée mondiale sans tabac, est revenu sur le rôle de l'Organisation et la politique préconisée pour un monde non dépendant du tabac : « Nous sommes concernés par le désastre que cause le tabac et à ce sujet, l'Organisation mondiale de la santé appelle tous les pays à adhérer à notre proposition concernant le paquet de cigarettes qui consiste en un conditionnement neutre du produit du tabac.

Le conditionnement rend les produits du tabac moins attrayants et le support ne reçoit plus de publicité et de promotion, ainsi, on limite les emballages et étiquetages trompeurs », et d'ajouter que «les économies des pays souffrent également de l'augmentation des dépenses de santé et de la baisse de productivité, donc, aux Etats d'être plus fermes quant à l'application de la législation. Ils doivent surtaxer les produits du tabac». L'OMS, tirant la sonnette d'alarme, estime que le tabac est la première cause de mortalité évitable. Chaque année, il tue plus de 5 millions de personnes, un chiffre qui pourrait atteindre 8 millions de morts annuellement, d'ici à 2030, époque à laquelle environ 80% des décès surviendront dans les pays à revenus faibles. En Algérie, le marché du tabac est florissant connaissant une courbe de croissance ascendante. Malgré le fait que ses recettes fiscales pointent derrière les hydrocarbures, il n'en demeure pas moins, relève le Dr Tarfani Youcef, directeur au niveau du ministère de la Santé, que les dépenses du secteur de la santé coûtent beaucoup plus cher que les taxes liées au tabac. Autre phénomène relevé par les spécialistes du MSPRH, ces dernières années, ajoute le Dr Tarfani, la consommation chez la tranche des 12-15 ans estimée à 8,8% des élèves scolarisés. Pour le Pr. Chafi d'Oran, « le pire est à craindre pour cette tranche, qui consomme à un âge très avancé, et dont la prise en charge sera très difficile », précisant que la cigarette qui produit des substances nocives accélère l'infertilité et elle est la cause de la ménopause avancée de deux à trois ans chez la femme.