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MC Oran: Club glorieux à la recherche de son passé

par M. Zeggai

Le Mouloudia d'Oran a du attendre l'avant-dernière journée pour assurer définitivement son maintien. Triste sort du club des regrettés Fréha, Miloud Hadefi et des grands dirigeants tels que Si Mohamed Brahim, Hadj Missoum, les regrettés Chaila Lahouari, Kacem Elimam, Abouna Omar, Bessol, Fali et de ses milliers de supporters.

Tous ces hommes-là et leurs collaborateurs de l'époque, qui avaient servi le club et Oran, s'ils étaient encore de ce monde, seraient certainement déçus par la déplorable situation vécue actuellement par leur club. Cela fait des années que le MCO est en crise et otage de certains intérêts sans que personne n'ose lever le petit doigt. Est-il concevable qu'un club de la dimension du Mouloudia d'Oran piétine dans la médiocrité? Comment une équipe comme le MCO a-t-elle pu descendre aussi bas ? C'est inadmissible. C'est la triste réalité et on a du mal à voir le stade Zabana vide comme ce fut le cas face au RCA vendredi dernier. On se demande aujourd'hui quels arguments va-t-on bien trouver pour justifier cette situation ? A qui la faute ? A tout le monde et sans exception, notamment à ceux qui activent dans le flou, les hommes de l'ombre comme on les appelle, qui exploitent un président qui ne maîtrise pas les rouages du football. Certains anciens joueurs et dirigeants ont induit en erreur le président Belhadj Ahmed «Baba» qui n'est pas, il faut le dire, exempt de tout reproche. Trop d'erreurs ont été commises dans le recrutement, mis à part Zaâbiya, Nateche, Larbi Kamel et Benyahia. Les autres n'ont rien apporté et ont coûté de l'argent au club tels Ziad Rabah (ex-CRBAF), Demane Hamza (ex-USC), Ammour (CABBA), les deux émigrés Kherroubi et Bouhaniche.

Même Lemouchia, au vu de ses prestations, a été dépassé par le rythme. Sans parler des Bouaïcha, Benamar, Abdelli, Mokhtar Hichem, Nait Slimani, Saidi (ASO), Amrane (MOB) et autres Amri Chadli (FSV Francfort).

Aujourd'hui, la réalité est là, le MCO, avec son palmarès élogieux, flirte à chaque fois avec la relégation. Le grand Mouloudia n'arrive plus à retrouver son lustre d'antan et, malgré un public en or, il n'inspire plus de respect, devenant un club quelconque. Les « Rouge et blanc » ne représentent plus rien pour certains inconscients. Tout a été détruit. Ils sont en train de « tuer » un monument du football algérien. Pourquoi ? Là est toute la question. Tout Oran connait les véritables raisons et les instigateurs de ce malaise mais personne n'ose réagir. Bizarre, n'est-ce pas ? A moins qu'il y ait une complicité quelque part. Le président Baba, leurré par ses proches ou conseillers, a cru que seul l'argent peut faire monter une équipe capable de préserver la réputation d'un club comme le MCO. Erreur, ne dit-on pas que « l'argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître ? ». Ajoutez à cela les conflits et la zizanie qui font des ravages et ternissent l'image du club. Chaque président qui arrive accuse l'opposition au moindre échec. Les dirigeants en place consacrent une partie de leur temps à combattre leurs opposants du moment au lieu de se consacrer à mettre une véritable politique de développement pour permettre à leur équipe de voir grand. Et ces histoires sont exploitées par la presse spécialisée, au point où le MCO, à l'instar des clubs de l'Ouest, est à la Une avec des joueurs qui remportent des titres dans les journaux. Aussi, l'instabilité de l'effectif n'a jamais été prise en considération. A chaque trêve estivale, c'est la course contre la montre pour mettre la charrue avant les bœufs. On recrute à tour de bras avant d'engager un entraîneur, alors que le contraire est plus logique. Assurément, à ce rythme, le MCO n'est pas près de sortir de l'impasse dans laquelle il s'est fourvoyé. Et c'est dommage. Ceux qui prétendent aimer le Mouloudia d'Oran, anciens dirigeants ou anciens joueurs qui gravitent au tour du club, doivent savoir que le MCO n'a pas gagné un seul titre depuis vingt ans. C'est inconcevable. « La pire erreur n'est pas dans l'échec mais dans l'incapacité de dominer l'échec », a-t-on coutume de dire. Aujourd'hui, le Mouloudia d'Oran a besoin d'hommes et de joueurs répondant aux critères bien définis et en rapport avec l'histoire de ce glorieux club et des grands hommes qui l'ont créé et construit son palmarès. Ne joue pas qui veut au MCO. Ne gère pas qui veut le MCO. Un changement radical s'impose car, disons-le tout de suite, on a l'impression que certains sont en train de jouer avec la sensibilité des dizaines de milliers d'inconditionnels. En somme, par la faute de la médiocrité de certains dirigeants et l'anarchie de leur gestion, le MCO est en train de perdre de sa superbe et de sa notoriété. Plus grave encore, sinon, comment peut-on oser conseiller au Mouloudia d'Oran des joueurs libérés par un club de même palier ?

Le mythique Kacem Elimam avait bien des appréhensions avant sa mort. L'heure d'une révolution a sonné au MCO et la solution ne viendra jamais de ces annonces de démission de Baba. Ce dernier a été mal entouré, il est en train de « récolter ce qu'il a semé ».