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Constantine - Zighoud Youcef: La vie reprend son cours normal

par A. Mallem

Dimanche vers 16h, les trois citoyens de Zighoud-Youcef arrêtés, au moment des dernières manifestations et qui restaient détenus au tribunal de la ville ont été libérés. Le calme est revenu, complètement, dans « la ville des cafés maures », comme on a tendance, maintenant, à désigner cette cité qui se distingue par le nombre de ces établissements populaires qu'elle renferme, lesquels constituent, en quelque sorte, le microcosme politique de la ville parce qu'ils regroupent toute la société civile de ce chef-lieu de daira.

Et c'est, effectivement, dans l'un de ces cafés que nous avons pu joindre un président de comité de quartier à qui nous avons demandé de nous parler de l'atmosphère qui règne dans la ville. « La vie est revenue à son cours normal, ici à Zighoud-Youcef, commença-t-il par dire, et l'atmosphère est rythmée par les examens scolaires de fin d'année. Les examens de la 5ème se sont déroulés dans de bonnes conditions et tous les élèves qui y ont participé sont revenus contents, attestant que les sujets des examens étaient très abordables. Place aux autres examens, ceux du BEM et du BAC. Et tout le monde pense qu'il faut ouvrir la voie à la sérénité pour que les candidats puissent les aborder à l'aise. La politique, on en parle peu ». Mais lorsque nous avons demandé à notre interlocuteur qu'en est-il de la commission d'expertise promise par le wali pour le centre d'enfouissement technique (CET) de Doghra, celui-ci a consenti à revenir sur le sujet, en affirmant, que rien n'est fait pour le moment. « Vous savez, la population pense que c'est une simple « entourloupette » de l'administration. Et quelque part, elle n'a pas tort car nous savons, pertinemment, que lorsqu'on veut enterrer une question, ou la renvoyer aux calendes grecques on la confie à une commission d'enterrement ».

Enfin, toujours est-il que la population de la ville ne perd rien pour attendre la mise en place de cette commission promise par le wali. « Nous attendons la fin des examens et la venue du wali, comme il l'a promis, pour relancer la question », nous ont affirmé d'autres citoyens de la ville. « Nous, tout ce qu'on demande c'est que l'ingénieur de l'environnement, travaillant dans ce centre, qui, on le sait, a fait au wali un rapport probant sur sa viabilité, au cours de la rencontre de samedi, soit intégré à cette commission qui doit comporter, impérativement, des membres de la société civile de la ville. Ceci pour que cette future instance soit crédible et gagne la confiance de la population qui reste accrochée à sa revendication, consistant en le démantèlement du CET ». Et de considérer qu'à partir de là, le wali pourra mettre ce qu'il veut dans cette commission qui lui fournira les éléments d'appréciation pour trancher sur la question. Mais, en général, la décision du chef de l'exécutif de la wilaya de fermer, entre temps, le CET a été accueillie, positivement, par la population de Zighoud-Youcef.