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Constantine - Mois du patrimoine: Une clôture «dans le noir» !

par A. Mallem

Jeudi, au salon d'honneur du palais de la culture Mohamed Laid Al Khalifa de Constantine, la direction de la culture a organisé la cérémonie de clôture du mois du patrimoine, manifestation qui revient chaque année et qui se déroule dans toute la wilaya, principalement dans son chef-lieu où se tient l'essentiel des activités. Cette année, la manifestation a duré du 18 avril au 19 mai 2016 et s'est déroulée, pour l'essentiel, au palais de la culture Mohamed Laid Al Khalifa. Or, durant une vingtaine de jours du mois du patrimoine, cet édifice, qui appartient à la direction de la culture, a été privé d'électricité faute de paiement des redevances par le commissariat de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 » (CCCA 2015) qui s'était achevée le jour du lancement du mois du patrimoine. La mesure avait touché (et touche encore) la grande salle de spectacles Ahmed Bey (Zénith) de Zouaghi, le siège de CCCA 2015 et le palais Al Khalifa où plusieurs manifestations rentrant dans ce cadre s'y sont déroulées. Et c'est ainsi que la cérémonie organisée jeudi dans l'après-midi s'est caractérisée par l'absence du courant électrique qui a gêné énormément les organisateurs, les privant notamment du micro et de la sonorisation pour l'animation musicale d'accompagnement de distribution des prix. Ajoutons aussi le fait que plusieurs lauréats (conférenciers, artistes, participants à des concours) n'ont pas jugé nécessaire de se présenter pour recevoir leurs récompenses et on comprendra mieux la désaffection qu'a connue cette manifestation du mois du patrimoine. Beaucoup de participants à la cérémonie de clôture nous ont confié que les activités organisées à ce niveau ont beaucoup souffert de l'absence du courant électrique. « Et surtout, nous ont confié des artistes et des exposants, d'un manque flagrant de communication et de publicité. Et l'impact de ces carences est apparu visible dans les propos de M. Bougandoura, le directeur de wilaya de la culture, lorsque nous lui avons posé la question sur le bilan à faire de cette manifestation. En effet, c'est un directeur de la culture quelque peu désabusé qui nous a livré : « A mon avis, nous devrons attendre 2017 pour faire ce bilan car toute évaluation objective de l'activité dans ce domaine doit se faire sur 11 mois et non seulement sur un seul mois. Mais pour tout vous dire et à travers ce que j'ai pu constater durant ce mois, nous avons du pain sur la planche ». M. Bougandoura avouera ensuite que l'évolution de la question se heurte à un problème de communication. « Oui, a-t-il affirmé, il y a un problème de communication évident pour sensibiliser les gens, la société civile qui doit appréhender le rôle qu'elle doit jouer dans ce domaine, les spécialistes et surtout, j'insiste sur cela, le rôle des collectivités locales. Car, je dois le dire encore, la question de la préservation du patrimoine est l'affaire de tous ». Se prononçant sur le problème de la coupure d'électricité, le directeur de la culture dira : « Je regrette que cela soit survenu, surtout au niveau du palais de la culture Mohamed Laid Al Khalifa, le centre nodal des activité. Je suis intervenu plusieurs fois auprès de la Sonelgaz, mais les arguments qui m'ont été opposés sur l'importance des créances (400 millions de centimes) détenues sur CCCA 2015 m'ont désarmé. Reste à dire que cette coupure de 20 jours intervenue en pleines activités du mois du patrimoine, a déteint sur nos activités mais ne les a pas ralenties pour autant ». Et maintenant qui va payer pour rétablir le courant au palais Al-Khalifa du moment que l'organisme de gestion du CCCA 2015 n'existe plus, se sont interrogés les nombreux artistes et les invités à la cérémonie de clôture.