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Près de 28 tonnes de kif saisies en 3 mois

par Z. Mehdaoui

L'Algérie continue d'être la cible des narcotrafiquants marocains. Des quantités industrielles de kif traité sont acheminées, quotidiennement, sur notre territoire. Les dernières saisies renseignent, encore une fois, sur cette volonté

d'inonder le pays de ce poison.

En effet, une quantité de 27,8 tonnes de résine de cannabis a été saisie, en Algérie, durant le 1er trimestre de 2016, dont plus de 81%, à l'ouest du pays, selon l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT).

«Au total 27.816,874 kg de résine de cannabis ont été saisis durant le 1er trimestre de l'année en cours, dont 81,02% dans la région ouest du pays », a précisé l'Office, dans son rapport, se référant au bilan des services de lutte contre les stupéfiants (Gendarmerie nationale, DGSN et Douanes).

La quantité de résine de cannabis saisie durant les 3 premiers mois de 2016 a enregistré «une baisse de 21,42% », en raison surtout, du renforcement du dispositif sécuritaire, sue les frontières, selon une source proche de l'Office qui relève que malgré cette baisse les quantités saisies restent «encore élevées ». Selon ce rapport, 10,68% de la quantité saisie a été enregistrée, dans la région sud du pays, 6,12% dans la région Centre et 2,19% dans l'est du pays.

S'agissant des drogues dures, la quantité d'héroïne saisie en Algérie a, fortement, augmenté, passant de 18,3 g à 145,44 g, soit une hausse de 694,75%, durant la même période de référence, ajoute le même bilan. En revanche, la quantité de cocaïne saisie a enregistré une baisse de 91,69%, passant de 84.216 g, durant la même période de 2015 à 7.000 g, en 2016.

Le rapport a, également, relevé une légère augmentation des saisies des comprimés de types psychotropes, passant de 197.616 à 215.081 comprimés, durant la même période de référence, soit une hausse de 8,84%, dont 39,67% saisis à l'ouest du pays. Près de 10.000 individus ont été, par ailleurs, interpellés, pour des affaires de drogue. Les investigations menées par les services concernés ont abouti à l'interpellation de 9.806 individus dont 49 étrangers pour des affaires liées à la drogue, selon le même bilan qui fait ressortir que sur la totalité des personnes impliquées, 280 sont, présentement, en fuite. Les données de ce bilan révèlent, également, que parmi les personnes interpellées, 2.305 sont des trafiquants de drogue alors que 5.459 sont des usagers de la résine de cannabis et 1.072 sont des trafiquants de substances psychotropes et 905 autres en sont des usagers.

S'agissant du trafic de cocaïne, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de 58 trafiquants et de 5 usagers de cette drogue, en plus d'un (1) trafiquant d'héroïne et d'un (1) autre cultivateur de cannabis. D'après la même source, le nombre des personnes interpellées pour des affaires liées à la drogue est en forte hausse, passant de 6.520 à 9.806 individus, durant la même période de comparaison.

Durant le 1er trimestre de l'année en cours, 7.467 affaires ont été traitées, contre 4.883 affaires, en 2015, en hausse de 52,92 %. Sur le total de ces affaires, 1.969 sont liées au trafic de la drogue et 5.497 autres, à la détention et à l'usage de drogue, conclut la même source.

A noter que depuis 2010, les quantités saisies de kif traité ont atteint, environ 500 tonnes, selon des chiffres rendus publics, la semaine dernière, par la Gendarmerie nationale, lors d'un colloque à Oran.

Cette énorme quantité de drogue provient du Maroc, qui a été classé l'un des premiers producteurs de cannabis, au monde par le rapport de 2015 de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), un organe indépendant chargé de surveiller l'application des conventions internationales de l'ONU, relatives au contrôle des drogues.

Outre la culture du cannabis, le document révèle l'apparition au Maroc «d'un trafic de cocaïne qui est transporté en contrebande, à bord de vols commerciaux, en provenance du Brésil et transite par l'Afrique de l'Ouest et le Maroc, d'où elle rejoint l'Europe ». Il est, ainsi, formellement établi que le Maroc représente une grave menace pour la sécurité de nombreux pays de plusieurs continents. Le danger sur la stabilité de tous ces pays est d'autant plus important, sachant que notre voisin de l'ouest envisage, sérieusement, de «légaliser » la culture du cannabis. Si cela venait à se réaliser, ce n'est plus les contrebandiers qui seront à la tête de ce trafic de drogue mais de simples «vendeurs ou commerçants », du point de vue de la législation marocaine, qui ne seront plus contraints de payer des pots de vin mais paieront directement au ?Makhzen', des impôts.