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Au lendemain du relogement des familles de Plateau: Des mal-logés bloquent la route

par K. Assia

Le relogement de 271 occupants du vieux bâti du quartier de Sidi El-Bachir, ex-Plateau, au nouveau pôle de Belgaïd a été la goutte qui a fait déborder le vase chez des centaines de familles. Hier, des dizaines d'oubliés du relogement ont investi la rue pour dénoncer cette exclusion de la liste des bénéficiaires de ce programme spécial visant les occupants du vieux bâti.

En effet, le programme de la wilaya a prévu, hier, le relogement de 271 familles occupant des anciennes bâtisses classées dans la catégorie rouge à Belgaïd et quelque 411 décisions de pré-affectation ont été également distribuées à d'autres bénéficiaires, toujours dans le quartier de Sidi El-Bachir, soit un total de 682 logements sociaux. Plusieurs familles habitant dans des immeubles menaçant ruine et classés dans la catégorie rouge ont été recensées par la commission pluridisciplinaire, indique-t-on du côté des protestataires. C'est le cas, en effet, des 17 familles de l'immeuble vétuste situé au 1, rue Mezzouar Mohamed, dans le quartier de Médina Jedida. Selon leur représentant, une identification de tous les occupants des lieux a été menée il y a quelques mois par la commission pluridisciplinaire mise en place par le wali d'Oran. Celle-ci, composée des services de l'OPGI, du CTC, de la daïra et des représentants de la wilaya, a procédé au recensement de tous les occupants et des dossiers ont été également déposés. «Nous avons été convoqués pour compléter nos dossiers et également reçu des promesses que nous serons relogés dans le cadre de ce programme», indique-t-on. Hier, c'était la consternation chez ces familles qui disent avoir été rassurées que leur relogement se fera avant le Ramadhan. «Ils ne nous ont même pas donné des décisions de pré-affectation, ce qui ne fait qu'augmenter notre mécontentement et notre frustration», ajoutent-elles.

Par ailleurs, c'est le même constat chez d'autres oubliés du relogement qui ont fermé, hier, la rue des Frères Niati, à hauteur du siège du secteur urbain Sidi El-Bachir. Ces contestataires dénoncent ce qu'ils qualifient d'injustice et rappellent qu'ils occupent également des vieilles bâtisses menaçant ruine déjà inspectées par la commission de wilaya. D'autres, au contraire, sont venus dénoncer qu'un seul appartement octroyé dans le cadre de cette opération de relogement ne suffit pas à deux ou trois familles.

Du côté du secteur urbain, on saura que les responsables étaient tous mobilisés pour le relogement. Les forces anti-émeutes appelées en renfort ont vite bouclé le périmètre pour éviter que la situation ne dégénère. En affichant leur mécontentement, les manifestants ont lancé un appel pressant au wali d'Oran pour qu'une enquête soit ouverte afin de connaître pourquoi ces familles occupant d'anciennes bâtisses classées dans la catégorie rouge et remplissant toutes les conditions ont été écartées de la liste des bénéficiaires. Par ailleurs, c'est la même tension dans d'autres quartiers d'Oran, notamment à la place Valéro et la rue de Tlemcen où des familles sont sorties dans la rue pour exiger leur relogement.