Depuis plus de cinq ans qu'ils revendiquent
leur droit à la réintégration dans leurs postes, les policiers révoqués
commencent à voir une lueur d'espoir à la suite de l'intervention en leur
faveur du député Hassane Aribi.
Récemment, des représentants des policiers
révoqués ont été reçus par le député au siège de l'APN, et celui-ci a
enregistré leurs doléances après avoir pris connaissance de tout le dossier les
concernant, consolidé par des documents qui retracent toute leur histoire et
leur peine. «Le député a été très sensible à nos doléances», nous a indiqué,
hier, M. Maamar Meddour, l'un des représentants reçus
à l'APN. Le député Hassane Aribi,
ajoutera notre interlocuteur, a entendu des témoignages poignants de policiers
révoqués, qui se trouvent dans une situation lamentable après plusieurs années
de services et qui se sont retrouvés, du jour au lendemain, jetés dans la rue
sans aucune couverture sociale. Pour rappel, ils sont près de 6.000 cas
révoqués (un chiffre qui n'a pas été reconnu officiellement), «injustement»,
durant les années 90/2000, et beaucoup d'entre eux, après avoir obtenu gain de
cause devant la justice, où ils ont été traînés qui pour adhésion à groupe
armé, qui après un congé de maladie, de tirs avec l'arme à feu de service lors
d'une fête de mariage, de corruption?, n'ont jamais pu faire exécuter les
décisions de justice rendues en leur faveur. Ainsi, le député Aribi a été reçu par le DGSN, le général major Abdelghani Hamel, qui lui a soutenu que tant qu'il est à la
tête de la DGSN, «il ne tolèrera aucune injustice, ni contre les policiers en
service, ni ceux qui se trouvent dans une situation conflictuelle, ni contre
tout citoyen». Selon M. Aribi, le DGSN lui a affirmé
que «la liste des policiers révoqués est au niveau du ministère de tutelle»,
non sans lui rappeler qu' «il a été le premier à avoir reçu les policiers
révoqués et qu'il leur a promis, et leur réitère sa promesse, de les soutenir
et de suivre leur affaire dans le cadre des lois de la République». Enfin, faut-il le relever, ce n'est pas la première fois qu'on leur
fait vivre, à ces policiers révoqués, un espoir de reprendre du service dans
les rangs de la police, car par le passé, il y a eu des promesses de suites à
donner aux demandes de réintégration formulées par les policiers révoqués,
annonçant parfois «un imminent aboutissement» des revendications, mais tout a
basculé par la suite dans les hésitations, et la réalité pousse à croire qu'il
s'agit «d'un dossier des plus complexes à traiter par la DGSN», selon des aveux
de plusieurs officiers en fonction. Le défunt DGSN, M. Tounsi, a reconnu ce droit à la réintégration des policiers
injustement révoqués. Il a même initié une note n°65 du 21 février 2010,
portant réintégration des agents et officiers radiés de la police, mais après
sa disparition tragique, les choses resteront en l'état. Son successeur a été
interpellé sur la question au lendemain de son installation, et plusieurs fois
après, et bien qu'il ait promis de régler ce dossier, affirmant il y a déjà
près de quatre ans que « la commission chargée de l'étude des dossiers, au cas
par cas, a terminé son travail et le dossier se trouve, actuellement, sur le
bureau du ministre de l'Intérieur ». Même une instruction du Premier ministre
datant du 17 février 2013, allant dans le sens du «règlement du dossier des
policiers radiés», n'y a rien fait jusqu'à ce jour. Aussi, le cas des policiers
radiés figure sur le communiqué rendu public par la DGSN au lendemain de la
grogne des policiers, où l'on évoque «l'examen des recours de réintégration des
agents radiés qui n'ont pas fait l'objet de décision de justice», sans aucune
évolution du dossier en question. «Ça bloque où ?», la question est sur toutes
lèvres des policiers révoqués. Mais ces derniers s'en remettent totalement au
DGSN, le général major Abdelghani Hamel. «Il est
notre chef, notre défenseur, notre syndicat. Nous nous remettons à lui pour
régler cette injustice qui n'a que trop duré», conclura M. Maamar
Meddour, le représentant des policiers révoqués que avons
reçu, hier, à notre rédaction. N'est-ce pas le DGSN qui a lancé, lors d'une
visite effectuée en 2012 à Constantine, que «le cas des policiers révoqués est
une affaire interne à la Police».