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Au fil? des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (1ère partie)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Jeudi 31 mars 2016 :

-La Cour constitutionnelle sud-africaine ordonne au président Jacob Zuma de rembourser sous 45 jours une partie des frais engendrés par la rénovation de sa propriété privée de Nkandla. «Le Trésor national doit déterminer le coût raisonnable des travaux réalisés pour rénover la résidence privée de Jacob Zuma et qui sont non liés à la sécurité, c'est-à-dire uniquement le centre pour visiteurs, l'enclos pour bétail, le poulailler et la piscine», a précisé le juge.

«Le fait que le président n'ait pas obtempéré (?) est une violation de la Constitution», a-t-il ajouté.

En mars 2014, après deux années d'enquête, la médiatrice de la République chargée de veiller au bon usage des derniers publics, avait demandé au président de rembourser l'argent dépensé pour la rénovation de sa résidence privée de Nkandla, son village natal.

Au total, ces travaux réalisés aux frais du contribuable auraient coûté 20 millions d'euros (en 2014).

Au mois de février, la Cour constitutionnelle avait été saisie par les deux principaux partis de l'opposition pour faire appliquer les recommandations émises par la médiatrice de la République, restées sans suite.

Sous la pression, Jacob Zuma s'était alors dit prêt à rembourser une partie de l'argent, sans pour autant avancer de chiffre. Va-t-il tenir parole...ou, comme beaucoup d'autres, laisser filer le temps pour que l'oubli fasse son œuvre ?

-Selon le wali de Tizi Ouzou (session ordinaire de l'Apw) le Mak, mouvement autonomiste kabyle, aurait frappé monnaie et se serait doté d'un drapeau. Mais, a-t-il ajouté, «nous avons reçu des instructions pour gérer ce mouvement avec intelligence»...et ce afin que les «indépendantistes» ne passent pas «pour des victimes aux yeux de l'opinion internationale»...et, surtout pour ne pas renouveler les erreurs du passé (la répression parfois, sinon souvent, meurtrière). L'Etat qui découvre, enfin, que la «liberté d'expression» a du bon...et que, pour «démonter» un discours ou une idée ou faire changer un comportement, il faut d'abord et avant tout garder son calme, donner le (bon) exemple d'engagement et de probité, d'être toujours sur le terrain, d'éviter les protocoles provocateurs (en ces temps de disette financière), et de donner l'exemple en toutes choses.

Vendredi 1er avril 2015 :

-Non, ce n'est pas un poisson d'avril ! Chakib Khelil revient triomphalement sur la scène. Une sortie promotionnelle hollywoodienne en vue d'une future campagne électorale présidentielle ? S'interroge un observateur averti. En tout cas, une réinsertion pour l'instant réussie. D'abord, un accueil de «chef» à Djelfa pour recevoir l'onction d'une zaouïa (dattes, lait, recueillement sur la tombe du ouali et fatiha, kachabia, burnous, thé..), des bisous par çi par là, remerciements et petit point de presse et, ensuite, le soir, à un moment de très grande écoute, un entretien sur une chaîne de télé satellitaire privée amie, Ennahar... au milieu d'un décor presque officiel avec fauteuil profond et emblème national bien en évidence. Une prestation très bien préparée, calme et sereine...sentant le pardon, et même un certain oubli et loin de toute rancune ou idée de vengeance à l'encontre de ceux que l'animateur s'est vainement efforcé d' «enfoncer». «Ne parlons plus du passé». Un seul moment d'émotion : l'évocation de la «descente» plus que musclée, en son domicile oranais, et en son absence, mais en présence d'une maman malade, alitée (aujourd'hui décédée), seule et fortement choquée, d'une trentaine de gens des «services». Cerise sur le gâteau : l'annonce d'un avenir proche optimiste en matière de prix du pétrole sur le marché international. Et, gâteau sous la cerise : il est disponible pour assumer les fonctions qui correspondent le mieux à ses compétences. Président ? Premier ministre ? Chef de cabinet ministre d'Etat, conseiller du Président... comme Lula au Brésil auprès de Dilma Roussef ? Ou, tout simplement afin d'aider à obtenir des contrats en mds us ?

L'intervieweur a joué le rôle d'un véritable procureur général (on le salue !) avec ses questions accusatrices bien plus qu'interrogatrices. Chakib Khelil a donc raison ? Le grand coupable de toute cette «affaire», c'est la presse, cette «pelée», cette «galeuse» !

-Sacrée presse. Ne voilà-t-il pas que le Huffington Post (version américaine on line) et The Age (quotidien australien) révèlent que les géants Samsung et Huyndai ont payé plusieurs millions de dollars de pots-de-vin pour obtenir des contrats en Algérie... et que la société intermédiaire, Unaoil, basée à Monaco, aurait tissé des liens, entre 2007 et 2010, avec de hauts dirigeants algériens de Sonatrach afin d'obtenir des contrats totalisant 1,8 mds (pour la rénovation de deux raffineries). El Kadi Ihsane ironise : la zaouïa de cheikh Sidi Ben Merzouk de Djelfa n'était pas alors au courant... et la fuite ne vient pas du Drs.

Samedi 2 avril :

-Ahmed Ouyahia enfonce le clou. Interviewé, lui aussi, par Ennahar, et affichant sa solidarité avec Chakib Khelil, il accuse la presse...et la rue d'être les «salisseurs» de gens.

Dimanche 3 avril 2016 :

-«Panama Papers» : Enquête de neuf mois réalisée par un consortium, basé aux Etats-Unis, de 370 journalistes d'une centaine de journaux de 76 pays (sacrée presse !) sur 11,5 millions de documents révélant (dans une première fournée) des avoirs dans les paradis fiscaux de 140 responsables politiques ou personnalités de premier plan. Plusieurs responsables africains sont cités, directement ou indirectement.

Elle rend publique l'identité des clients de Mossack Fonseca, une firme panaméenne chargée de créer et domicilier des sociétés écrans basées dans des paradis fiscaux. Ces données proviennent (une fuite !) des archives de ce cabinet d'avocats entre 1977 et 2015.

Plus de 214.000 entités offshore, outils privilégiés de l'évasion fiscale (le recours à ces sociétés est une pratique autorisée dans la plupart des pays du monde) sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde, selon le consortium.

Parmi les personnalités mentionnées dans les millions de documents figurent notamment des responsables africains, mais aucun chef d'Etat en exercice ne l'est personnellement.

Des proches de présidents en exercice le sont en revanche...dont, pour ce qui concerne notre pays, Abdeslam Bouchouareb ( actuellement ministre algérien de l'Industrie et des Mines).

Elargissement du phénomène de «lanceurs d'alerte», si on se souvient de Wikileaks, de Swissleaks...? Fuite organisée ? Complot «ourdi» par...? La réponse viendra non des conséquences (ou non) sur les personnalités citées au niveau de leurs pays respectifs, mais surtout de l'exploitation qui va en être faite par les uns et les autres.

- Après «la faute à la presse» et «à la rue» qui «salissent les gens» lancée par Ouyahia, voilà Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, parti d'opposition, qui n'y va pas de main morte dans son jugement sur les Algériens face à la corruption et aux scandales... Pour lui (point de vue parue dans la presse), le régime «est aidé par la lâcheté de trop d'Algériens, pollués qu'ils ont été par la corruption matérielle et morale»... et s'ils ne réagissent pas, et s'il n'y a pas de réaction, «nous saurons alors si les Algériens sont un peuple ou une simple peuplade». Langage boukrouhien. Eh oui ! certainement, «le peuple (ce «ghachi») n'a pas d 'esprit»... et «les grands n'ont point d'âme», disait Jean de La Bruyère. Chez nous, ces derniers n'ont même plus de cœur. Et encore moins de discernement. Car, en fait, le peuple en a ras-le-bol des politiciens «donneurs de leçons» et de leur discours qu'il trouve tous mensongers et hypocrites. Sans exception. Quasi-totalement décérébré par les scandales, les «révélations» en cascade et, surtout, l'impunité généralisée, il est désormais déçu, blasé, indifférent, découragé, et il ne souhaite qu'une chose : qu' «ils» aillent tous au Diable et en enfer ! De la lâcheté ? Non. Hélas, l'attente d'un «grand soir»... ou, pour les plus enragés, d'une autre décennie rouge.

Lundi 4 avril 2016 :

-L'Algérie n'apprécie pas la manière avec laquelle l'affaire dite «Panama papers» a été traitée par le journal Le Monde. La diplomatie algérienne proteste, officiellement, auprès du Quai d'Orsay et dénonce «une campagne diffamatrice et manipulatrice menée contre l'Algérie»... et elle s'en ira même à «convoquer» l'ambassadeur de France en Algérie.

Sous le titre «L'argent caché des chefs d'État», le journal a illustré sa première page avec les photos de cinq dirigeants :le roi saoudien, celui du Maroc, Mohammed VI, V. Poutine, B. Assad et Abdelaziz Bouteflika ( à noter que certaines télés françaises ont illustré le sujet avec, entre autres, une photo du président Bouteflika)... alors que les premiers concernés par le remue-ménage sont des «proches». Pour l'Algérie c'est A. Bouchouareb, un ministre, qui est cité.

Pour Alger, qui estime que Le Monde (propriété, depuis juin 2010, de gros hommes d'affaires: Bergé-Pigasse -Niel) reçoit, on le sait, des subventions du Quai d'Orsay (une simple «aide» traditionnelle à l'exportation, à l'instar de beaucoup d'autres titres), cette «campagne s'inscrit dans une campagne plus large qui cible l'Algérie de manière négative depuis quelques temps». A mon sens, c'est là une lecture «en diagonale» de la presse étrangère (depuis toujours, il faut le reconnaître), les contenus étant, généralement, beaucoup plus liés aux rédactions et aux journalistes eux-mêmes qu'aux appareils d'Etat...et, tout ce tapage faisant assez bien l'affaire de certains lobbies affairistes et politiques, pro-marocains, entre autres. On sait que bien des journalistes et intellectuels et hommes d'affaires ou politiques français passent toujours de bonnes et chaudes vacances au Maroc, tous frais payés. Mais, en faire une véritable «affaire d'Etat», alors que les autres pays ont laissé passer la vague, il y a de quoi s'interroger sur l'état des épidermes de nos diplomates... et de ceux qui les ont conseillé ou poussé à agir ainsi.

-Le groupe privé Cevital de Isaad Rebrab a racheté la majorité du capital d'El Khabar suite à l'assemblée générale des actionnaires du groupe de presse qui s'est déroulée samedi 2 avril. Il a remporté la mise pour un montant de plus de 4 milliards de dinars (environ 32 millions d'euros).

Déjà propriétaire du quotidien francophone Liberté, Cevital accroît sa présence dans le secteur de la presse avec cette opération qui comprend l'acquisition du quotidien arabophone El Khabar, la chaîne de télévision KBC, ainsi que diverses sociétés d'impression (5 unités à travers le pays, en partenariat avec El Watan : Alger (2), Oran, Constantine et Ouargla) et de diffusion.

En proie, dit-on, à des difficultés financières et en raison, dit-on, de mésentente interne, le groupe El Khabar avait entamé des négociations pour ouvrir son capital à un investisseur privé en décembre dernier.

Cevital est un conglomérat qui évolue dans multiples secteurs (agroalimentaire, automobile, logistique, distribution?). En 2014, le premier groupe privé algérien a réalisé un chiffre d'affaires de 2,9 milliards de dollars et un résultat net de 347 millions de dollars. La «descente aux enfers» a donc commencé pour les médias nationaux avec les règles économiques et financiers qui, déjà depuis un certain temps, ont commencé à s'imposer au niveau de la gestion des entreprises. L'aventure intellectuelle et du petit commerce est bel et bien finie ! Celle de la «nouvelle économie» a commencé.

Mardi 5 avril 2016 :

- Voilà donc Christian Gourcuff, sorti de l'anonymat par l'Algérie grâce à un «coup de pouce politique» (disait-on) qui, reparti en France, s'en prend à la presse nationale traitée de «vicieuse», à un environnement dégradé, à l'inorganisation des clubs, à la «violence dans les stades» ...Ingratitude quand tu nous tiens ! Halilhodzic est passé par le même chemin. En recrutant des entraîneurs étrangers de football de l'équipe nationale (cela devrait s'étendre aux autres disciplines), la Faf devrait rajouter comme clause contractuelle une «obligation de réserve». Ainsi, les entraîneurs s'abstiendraient de faire des déclarations à tort et à travers sur le pays et le peuple qui les a grassement payés, souvent pour des résultats pas toujours probants et pays grâce auquel ils ont parfois gagné une certaine notoriété... Manque de tact ? Non, un homme arrivé au bout de sont «art» et un abandon de poste programmé.

- Pour l'ancien ministre du Commerce El Hachemi Djâaboub, la «politique de la chaise vide» au sein de l'OMC (98% des échanges commerciaux mondiaux) ne constitue pas une solution... et l'OMC n'est pas «une bande de voyous ou de bandits»... 162 pays y ont déjà accédé... et l'Algérie traîne le dossier depuis... 1987. En attendant, c'est l'UE qui en profite. Pour lui, donc, il faut «foncer» car «on risque de payer cash le temps perdu». C'est dit lors du Forum de la Sûreté nationale... une journée après une déclaration du ministre du Commerce en exercice, B.Belaib : «Ce n'est pas dans l'intérêt de l'Algérie actuellement». Du déjà entendu car, depuis la création du Gatt (nom changé en 1994) en 1947, 162 pays y ont déjà accédé... et l'Algérie traîne le dossier depuis... 1987... Elle a tenu 120 réunions bilatérales avec une vingtaine de pays... mené 12 rounds de négociations multilatérales et traité plus de 1900 questions liées au système économique national. Cela en fait des contradictions... internes... beaucoup de ministres du Commerce... et beaucoup de frais de mission !

Jeudi 7 avril 2016 :

-Une autre manière de faire de la politique. La provocation gestuelle et/ou verbale. Ce qui est recherché c'est que les médias en parlent et c'est ainsi qu'une «image» se forme, les gens ne retenant que le poids de mots et le choc des images. Ainsi, le député du Rassemblement algérien (RA), Tahar Missoum refuse de poser des questions destinées au Premier ministre Abdelmalek Sellal en l'absence de ce dernier à la séance des questions orales de l'Assemblée Nationale Populaire (APN). Dans sa déclaration, celui qu'on surnomme depuis un certain temps «Spicifique» réclame que l'on ferme l'APN devenue «Supérette», tout en montant des clés et un cadenas (il a déjà montré une tétine et un biberon), la nouvelle sortie de ce député a fait réagir le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, qui a appelé au respect de l'institution et de son règlement intérieur, estimant que le député, connu pour ses «sorties», est à la recherche d'éclats et de sensationnel. La politique ?spectacle ?... Impossible d'y échapper avec toutes ces caméras et ces smartphones qui guettent le moindre détail.

-A. Bouchouareb, en audition par la commission des Affaires économiques de l'Apn a plaidé son innocence dans l'affaire de «Panama Papers». Pour lui, ce n'est qu'une «machination» contre l'Algérie qui «dérange beaucoup par ses positions à la fois politiques et économiques»...et il réserve son rapport au président de la République. Il se serait même vanté de sa fortune. Entre-temps, le chef de gouvernement islandais et un responsable de l'Uefa ont démissionné et David Cameron, le chef du gouvernement britannique et le président argentin Mauricio Macri se retrouvent en très mauvaise posture.

Vendredi 8 avril 2016 :

- 1,6 milliard de tweets émis en 2015, c'est un record pour le continent africain. C'est surtout 34 fois plus qu'en 2012. Le constat est fait par le cabinet anglais Portland Communications (Londres), spécialisé dans le conseil en communication et les affaires publiques dans son 3ème rapport intitulé «Comment l'Afrique tweete».

La forte activité de l'Afrique sur Twitter en 2015 a été portée par 5 pays d'où sont partis le plus grand nombre de tweets : Egypte (500 millions), Nigeria (360 millions), Afrique du Sud (325 millions), Kenya (125 millions) et Ghana (70 millions).

Domination des pays anglophones. L'anglais est de loin la langue la plus utilisée. «Sur les 5000 hashtags les plus populaires analysés, 77% ont été tweetés en anglais. D'autres langues majeures comme l'arabe ou le français ont été considérablement moins présentes ? respectivement 7% et 4% seulement», indique le rapport. On note, aussi, que les Africains ont plus que jamais porté le débat politique sur le réseau social de microblogging. Ainsi, sur les 5000 hashtags les plus populaires émis depuis le continent, 10% ont porté sur des thématiques et des personnalités politiques. Mais, mais... sur les 675 ministres et ministres délégués des 22 pays d'Afrique francophone analysés par Jeune Afrique, seuls 196 disposent d'une page Facebook et 129 sont présents sur Twitter. Des chiffres faibles, d'autant que bon nombre de ces pages n'ont pas une activité régulière, ce qui dénote souvent un manque de volonté (de communication) politique. En Algérie, heureusement, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, sauve la mise car il compte plus de 400.000 «fans» sur sa page Facebook...

- Démission du ministre portugais de la Culture (le fils de Mario Soares). Irrité par leurs commentaires acerbes dans un journal de référence (Publico), il avait promis, sur sa page facebook, des «gifles salutaires» aux deux journalistes «coupables». Tempête sur les réseaux sociaux...Démission acceptée ! Chez nous, on avait vu un ministre (de la Culture, comme par hasard) gifler une journaliste... il avait continué sa mission normalement... jusqu'au remaniement gouvernemental habituel.

- A la suite du nouveau code pénal adopté en novembre 2015 et qui a pour objectif majeur la lutte contre la corruption et les abus d'autorité, la loi portant liberté d'accès à l'information et la documentation publiques a été votée le jeudi 10 mars 2016 par l'Assemblée nationale et promulguée le 30 mars 2016... au Togo.

Ce texte vise à renforcer le rôle des médias dans la lutte contre la corruption et les fraudes. Il répond à une des recommandations des Etats généraux de la presse togolaise, tenus en juin 2014, ainsi qu'aux conventions internationales, notamment celles de l'UA, en matière de lutte contre la corruption.

La nouvelle loi garantit à toute personne physique ou morale, le droit d'accès à l'information. Elle prévoit un délai de traitement de 15 jours lorsque la demande d'information émane d'un journaliste ou d'un chercheur, et fait obligation au détenteur de l'information publique de motiver sa décision en cas de refus de communication au requérant. Des voies de recours sont prévus en cas de refus de communication de documents publics au requérant ainsi que des sanctions à l'endroit des agents publics qui portent atteinte au droit d'accès à l'information et à la documentation publiques.

Cet accès libre et gratuit aux sources d'information des institutions publiques togolaises devrait permettre, entre autres, de limiter la propagation des rumeurs et de faciliter le métier de journaliste.

-Le siège du groupe Bolloré Africa Logistics en France est perquisitionné par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIFF). Le groupe du milliardaire breton est soupçonné d'avoir utilisé sa filiale publicitaire Havas pour faciliter l'obtention de la gestion des ports de Conakry en Guinée et de Lomé au Togo. Les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption soupçonnent le groupe Bolloré d'avoir utilisé Havas, son bras publicitaire, pour obtenir des concessions. Deux ports sont pointés du doigt : Conakry et Lomé. En Guinée, Havas s'est occupé en 2010 de la campagne électorale d'Alpha Condé. En 2011, le président fraîchement élu débarquait Getma, la compagnie qui gérait le port depuis 2008, pour confier la concession à Bolloré.

Même scénario au Togo. En 2010, le groupe Bolloré obtient la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour 35 ans. La même année, Faure Gnassingbé, conseillé par Havas, était réélu.

 Le groupe Bolloré Africa Logistics est incontournable sur le continent. Bolloré est présent dans une quarantaine de pays africains. Il contrôle, entre autres, la manutention, seul ou en partenariat avec d'autres sociétés, de 14 ports en Afrique ainsi que 23 ports secs. Bolloré est présent en Afrique dans les activités logistiques depuis les années 1980. Mais c'est dans les années 1990, quand la Banque mondiale et le FMI incitent les pays africains à privatiser les concessions portuaires, qu'il se taille la part du lion.

Depuis la fin de l'année dernière, Bolloré a mis la main sur le groupe français Canal+, présent dans 40 pays d'Afrique avec plus de deux millions d'abonnés.

Samedi 9 avril 2016 :

-France Culture, France Inter, Libération et Le Figaro refusent de couvrir la visite du Premier ministre Valls, samedi et dimanche en Algérie, en se solidarisant de leur confrère du journal Le Monde qui avait la photo du président Bouteflika à la Une de son édition de mardi dernier suggérant que le chef de l'Etat était impliqué dans l'affaire dite des «Panama Papers».

«Cette décision de boycott est prise en solidarité avec notre confrère du Monde, privé de visa par les autorités algériennes en raison du traitement du scandale des Panama papers par le quotidien français, notamment les informations visant l'Algérie», indiquent dans un communiqué commun Libération, France Inter et France Culture.

«Par ce geste, nous entendons protester contre ce que nous considérons comme une entrave à la liberté de la presse», poursuit ce communiqué.

Dans un texte distinct, Le Figaro indique qu'«au nom de la liberté de la presse, il n'enverra pas de journaliste en Algérie pour suivre le voyage de Manuel Valls».

A noter que l'équipe du Petit journal de Canal+ a, elle aussi, vu son visa refusé.

Informé dès mercredi des intentions d'Alger, le Premier ministre français a téléphoné à son homologue algérien Abdelmalek Sellal pour tenter d'obtenir, sans succès, la levée de la mesure.

Même s'il s'agit d'une «décision de souveraineté» d'Alger, E. Valls a souligné que celle-ci pourrait avoir des «effets contre-productifs» sur le rendez-vous annuel des exécutifs des deux pays.

Les autres médias invités au voyage de presse sont TF1, France Télévisions, BFMTV, France 24, iTélé, Reuters, l'AFP, le Parisien, RTL, RFI et Europe 1.

Pour rappel, le quotidien Le Monde avait publié mardi, en Une, la photo du président Abdelaziz Bouteflika parmi les dirigeants mis en cause dans cette enquête, avant de se raviser en précisant que le nom du chef de l'Etat algérien «n'apparaît pas dans les Panama Papers», mais sans publier ce rectificatif en Une, préférant le faire paraître en page intérieure, presque invisible, ni présenter ses excuses.

Le Petit Journal de Canal Plus, quant à lui, n'a pas cessé d'ironiser sur l'état de santé du président Bouteflika.

-«Panama Papers» ! De plus en plus d'interrogations, non sur les mis en cause (coupables bien plus d'amoralité, pour les contrevenants des pays riches et d'immoralité pour ceux les pays en développement ou pauvres, que de détournement) mais surtout sur les tenants et aboutissants d'une opération que les spécialistes de la communication rapprochent bien plus du job de paparazzi que du journalisme d'investigation. Qui ? Depuis quand ? Pourquoi ?...

- La religion musulmane est en passe d'être récupérée par les grands groupes industriels et commerciaux du monde capitaliste, et une «économie musulmane» est en train de naître. Après la nourriture halal, c'est au tour de la mode «pudique» ou «modeste» d'être accaparée. L'Angleterre et le Japon sont à l'avant-garde commerciale. Il est vrai que ce sont des pays qui ont un pragmatisme sur ces sujets-là. Ils sont vus au prisme économique uniquement et on n'y voit que l'opportunité de marché et de consommation. Alors qu'en France, on a cette faculté de politiser tout de suite les débats et les initiatives. Et de passer son temps à parler seulement de la minorité activiste.

- Cela avait commencé avec Sarkozy qui, président, ne ratait aucune occasion pour monter la richesse de son vocabulaire de caniveau... Il y a quelques jours, le président vénézuélien avait traité le chef de gouvernement espagnol d'«ordure corrompue»... Vendredi, c'est autour du président turc d'inventer un nouveau terme «insultant» : «pervers politique».

La controverse a débuté mardi lorsque le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) s'en est pris à la ministre de la Famille et des Politiques sociales, à qui il reproche d'avoir mal géré une affaire d'abus sexuels dans des écoles religieuses.

«La ministre de la Famille, elle ne s'exprime pas, elle est couchée devant certaines personnes», a-t-il lancé.

Y voyant une allusion sexuelle, le chef de l'Etat lui a immédiatement répliqué. «Le pervers qui a commis ces abus (sexuels) est derrière les barreaux. Maintenant, qu'allons-nous faire des pervers politiques ?», a riposté M. Erdogan.

«Maudits soient ceux qui érigent l'insulte en style politique», a grondé à son tour le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Mme Ramazanoglu, l'une des deux seules femmes du gouvernement, a porté plainte contre M. Kiliçdaroglu et réclame 50.000 livres turques (plus de 15.000 euros) de réparation pour la «souffrance psychologique» causée. M. Kiliçdaroglu s'est, lui, défendu de toute allusion sexuelle et a contre-attaqué en accusant M. Erdogan d'être un «pervers politique» doublé d'un «pervers sexuel».

«Il existe de nombreux mots pour qualifier ce genre de personnes, mais la politesse m'interdit de les prononcer», lui a répondu vendredi M. Erdogan.

Un animateur de Beur Tv s'en est pris, pour sa part, samedi soir...au milieu des enseignants (contractuels) grévistes...à Nouria Benghebrit (ainsi qu'à Louisa Hanoune...), en utilisant des termes à la limite...de la «perversité journalistique»...tout en passant la brosse à reluire au ministre de l'Intérieur (on ne sait jamais). Masochisme et sexisme quand vous les tenez !

Mot de la fin : «Maudits soient ceux qui érigent l'insulte en style journalistique» et salissent le métier.

Dimanche 10 avril 2016 :

-On l'a vu, souriant et heureux au milieu d'un champ fleuri comme un homme qui a retrouvé un moment de son enfance. Dans les pages «radar» de bien des quotidiens. Les réseaux sociaux s'en sont donné à «cœur joie». Cheikha Remiti doit être bien heureuse, sa célèbre chanson étant désormais appliquée sur le «terrain» et figurant dans les programmes d'action politique. Les écolos aussi ! Sacré Ghoul, toujours en campagne !

-Faute reconnue est à moitié pardonnée ! Le Premier ministre (socialiste) français, Manuel Valls a déclaré (à Alger) que «L'Europe et la France (socialiste) auraient dû mieux comprendre ce qui se passait en Algérie durant les années 90 où le pays était en lutte contre le terrorisme». Il était temps. Dommage car il y ait eu, entre-temps, énormément de dégâts... en Europe et ailleurs. Mais, une simple déclaration plus diplomatique que politique peut-elle freiner les mouvements (souvent manipulés, parfois intéressés ou nostalgiques ) «revanchards» islamistes ou pro-islamistes d'ici et d'ailleurs, tous haineux quelque part , qui veulent soit «déterrer» un passé décomposé, soit se venger du «Pouvoir», soit gêner ce qui les empêche de faire «ce qui leur plaît»... en profitant de la liberté de circulation des personnes et des idées.